“Des hommes” : quand Depardieu et Darroussin expliquent les séquelles de la guerre d’Algérie

S’il fallait désigner la sensation qui émane le plus nettement du dernier film de Lucas Belvaux, on pencherait certainement pour le poids. Le poids de Depardieu, son pas lourd entre les tablées du repas d’anniversaire introduisant le film,...

“Des hommes” : quand Depardieu et Darroussin expliquent les séquelles de la guerre d’Algérie

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S’il fallait désigner la sensation qui émane le plus nettement du dernier film de Lucas Belvaux, on pencherait certainement pour le poids. Le poids de Depardieu, son pas lourd entre les tablées du repas d’anniversaire introduisant le film, qui suffit déjà à faire planer la menace d’un scandale, et sa carcasse d’ogre que trois hommes ne suffisent pas à retenir quand le vin embrase sa colère.

Le poids du silence et de la culpabilité des vétérans d’Algérie (Depardieu, Darroussin), horreurs subies et infligées soixante ans plus tôt, qui accable encore aujourd’hui les seniors post-traumatisés reclus dans leur France profonde et dont le film, adapté d’un roman de Laurent Mauvignier, veut faire son sujet central, fouillant le syndrome en alternant les deux époques.

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France des villages

Mais aussi et surtout le poids du film lui-même, dont chaque mot, chaque geste, chaque plan, chaque idée tombe lestement, attendue depuis une bonne minute, advenant sans la moindre surprise, traînant encore là une minute de plus.

Des hommes déborde d’importance, de solennité. Pourtant il n’est pas grand-chose – un aspirant Deer Hunter qui est tout au plus un Voyage au bout du camembert, combinant une représentation de la guerre franchouillarde pensée comme un imagier, album-souvenir où tout se vaut (marche dans les Aurès, bagarre avinée, villages décimés) ; et une représentation de la “France des villages en 2020” qui n’a rien à envier à une couverture du Point.

Des hommes de Lucas Belvaux, avec Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot (Fr., 2019, 1h41)

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