Des millions de masques FFP2 distribués aux soignants rappelés par l'ANSM

CORONAVIRUS - Des masques pour protéger du Covid, mais qui pourraient présenter des risques pour la santé. Dans une note du 25 mai repérée par Mediapart lundi 31 mai, Santé Publique France a diffusé un rappel concernant 60,5 millions de masques...

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Des millions de masques FFP2 distribués aux soignants rappelés par l'ANSM

CORONAVIRUS - Des masques pour protéger du Covid, mais qui pourraient présenter des risques pour la santé. Dans une note du 25 mai repérée par Mediapart lundi 31 mai, Santé Publique France a diffusé un rappel concernant 60,5 millions de masques FFP2 contenant du graphène, un matériau dont les risques sur la santé de l’homme sont encore à l’étude. 

Début 2020, au début de la crise du coronavirus, la France est confrontée à une pénurie de masques, notamment des FFP2 réservés au personnel soignant. Le gouvernement en commande alors à tour de bras, y compris auprès du fabricant chinois Shandong Shengquan New Materials.

Une commande de 60,5 millions d’unités est passée et environ 16,9 millions sont distribués entre la réception et la fin 2020, “principalement aux établissements de santé, établissements médico-sociaux”, mais aussi à “des professionnels de santé du secteur ambulatoire”, précise l’ARS Île-de-France dans un courrier aux hôpitaux consulté par Mediapart

Mais ces masques FFP2 ”‘Particle filtering half mask labellisés ‘Biomass Graphène’” font désormais l’objet d’une “action de sécurité de Santé Publique France”. Dans une note destinée aux hôpitaux, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament recommande “par précaution” de ne plus les utiliser “dans l’attente de l’évaluation de l’éventuel risque lié à la présence de graphène dans ces masques.”

Le graphène, un tueur d’organismes nuisibles encore à l’étude

Le graphène est un “cristal de carbone dont les atomes sont disposés dans un plan selon un motif hexagonal”, définit le Larousse, qui ajoute que “ses propriétés en font un matériau d’avenir, notamment pour l’électronique”. Un point appuyé par le CNRS qui a publié plusieurs articles sur le sujet dès 2014.   

Son utilisation dans le secteur de la santé est aussi à l’étude, pour ses propriétés antivirales et antibactériennes. Comme le précise Mediapart, le graphène est considéré par l’ANSM comme un “biocide”, c’est-à-dire une substance “destinée à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes jugés nuisibles” comme les virus ou les bactéries. 

À ce jour, les effets toxiques du graphène sur l’homme sont encore à l’étude en France, mais aussi à l’échelle européenne. Au Canada, 1er pays à avoir interdit en avril les masques contenant du graphène, une “analyse préliminaire des études disponibles a révélé que l’inhalation de particules de graphène pourrait causer une toxicité pulmonaire précoce chez les animaux”, indique une note des autorités, qui souligne aussi les nombreuses inconnues concernant des effets sur l’homme.

SPF plaide l’erreur

Or, “l’activité biocide était un critère d’exclusion dans le cahier des charges de SPF” pour l’acquisition des masques reconnait SPF, questionné par le site d’informations. Santé Publique France confirme que la mention “Biomass Graphène” apparaissait bien dans la commande, mais plaide la précipitation due à la période, ainsi qu’un manque de clarté: “Cette mention aurait pu sans doute nous apparaître plus évidente à SPF et à l’ANSM s’il avait été fait mention d’une revendication d’une activité biocide”, se justifie l’institution sanitaire française.

Après l’alerte canadienne, la Métropole du Grand Nancy avait cependant recommandé de ne plus utiliser les masques fournis par ses soins qui contenaient du graphène. Dans un communiqué, Mathieu Klein, maire de Nancy et président de la Métropole avait indiqué le 14 avril avoir “saisi le ministre de la Santé pour obtenir une information claire sur les masques en graphène.”

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