Des stagiaires aux Inrocks : la confrontation de deux générations mobilisées contre le RN

Cette semaine, une bande de stagiaires de seconde indiscipliné·es (Dieu merci) a déboulé dans les locaux des Inrocks. À rebours du portrait souvent dressé d’une jeunesse apathique, le regard jeté dans le vide d’un écran qui défile, ces jeunes...

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Bertrand GUAY / AFP

Cette semaine, une bande de stagiaires de seconde indiscipliné·es (Dieu merci) a déboulé dans les locaux des Inrocks. À rebours du portrait souvent dressé d’une jeunesse apathique, le regard jeté dans le vide d’un écran qui défile, ces jeunes gens nés en 2008 sont venus pour en découdre.

En moins d’une semaine, ils et elles ont ainsi lancé un compte Instagram, “La Niche, le média qui déniche musique, manga et food”, et un podcast, Tu casses, tu répares, plus axé sur les combats féministes et antiracistes, dont le nom est emprunté à la formule paternaliste désormais célèbre de Gabriel Attal. Une façon maline et classieuse de se foutre de la gueule du Premier ministre, faux jeune et vrai réac.

On compte sur elles et eux !

Essayez de leur dire de faire profil bas, à ces teenagers, et vous allez voir. À 16 ans, dépourvu·es du droit de vote – tandis que Cyril Hanouna en est doté, lui –, ils et elles ont mis tous leurs efforts dans la réunion, collective, des conditions propices à l’expression de leurs engagements et de leurs colères, de leurs passions et de leurs joies.

Seize ans, c’est l’âge que j’avais en 2002, quand la tronche de Jean-Marie Le Pen s’est affichée à côté de celle de Jacques Chirac, un certain 21 avril. La date coïncide avec mon éveil politique, très vite talonné par un sentiment d’impuissance, puis de frustration. Damien Saez avait alors sorti Fils de France. Un morceau un peu naze et souffreteux avec le recul, mais qui avait joué le rôle d’étincelle dans mon esprit adolescent privé d’isoloir, et pas assez smart pour trouver le moyen d’exprimer cette colère et la résignation de devoir m’en remettre aux adultes pour éteindre la flamme du FN.

En 2003 ou en 2004, au lycée, à Trappes, où la politique de mixité sociale de l’établissement avait permis de faire se côtoyer des jeunes de classes sociales très différentes, un pote, qui n’avait pas le compas dans l’œil, me glisse : “On a tous écouté les mêmes disques et fumé les mêmes pétards, c’est impossible que le FN existe encore dans 10 ans.” Aux fraises, le type. À moins qu’il ne se soit trompé d’une génération. En 2024, pour en finir avec le RN, je ne m’en remets donc plus aux adultes, mais à la jeunesse, celle que la débâcle macroniste, qui a pris le risque d’offrir la République à la lie de l’humanité, aura marqué au fer rouge.

Édito initialement paru dans la newsletter Musiques du 28 juin. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !