“Deux Yeux maléfiques” : quand Argento et Romero s’attaquaient à Edgar Allan Poe
C’était à l’origine un film à sketches (adapté de nouvelles d’Edgar Allan Poe) censé réunir une brochette de cinéastes particulièrement affriolante : Dario Argento (initiateur du projet), George A. Romero, John Carpenter et Wes Craven. Autrement...
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C’était à l’origine un film à sketches (adapté de nouvelles d’Edgar Allan Poe) censé réunir une brochette de cinéastes particulièrement affriolante : Dario Argento (initiateur du projet), George A. Romero, John Carpenter et Wes Craven. Autrement dit la dream team du cinéma horrifique des années 1970-1980. Mais voilà, infortunes calendaires, Craven et Carpenter, investis sur d’autres projets, durent décliner l’invitation.
Argento et Romero décidèrent malgré tout de se lancer, revoyant le nombre d’yeux maléfiques à la baisse. Le résultat porte irrémédiablement les stigmates de cette difficile gestation : les deux films, intéressants mais loin d’être géniaux, ont vu leur durée gonfler pour suppléer l’absence des autres segments, mais dissimulent péniblement l’artificialité de cette excroissance.
Mélodrame zombiesque et chat maléfique
Celui de Romero, qui reprend La Vérité sur le cas de Monsieur Valdemar (nouvelle de Poe déjà adaptée par Roger Corman en 1962 dans L’Empire de la terreur), suit les machinations d’une femme dont le richissime mari – le dénommé Valdemar – est mourant. Son amant, médecin de son état, hypnotise le quasi-défunt afin qu’il lègue sa fortune à sa presque-veuve.
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Problème : Valdemar meurt alors qu’il est sous hypnose, et son esprit n’abandonne pas entièrement son corps. Bien ficelé mais un peu sage visuellement, ce moyen métrage ressemble à un épisode des Feux de l’amour – des amant·es conspirateur·trices, un mari dupé, une villa richement ornementée – aspiré dans les tréfonds d’une sépulture. Romero oblige, tout cela se termine en mélodrame zombiesque, efficace à défaut d’être brillant.
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Le segment d’Argento, qui adapte la nouvelle Chat noir, est presque le négatif de celui de son confrère ; récit brouillon aux éclats formalistes envoûtants (inévitable Argento’s touch). Harvey Keitel (monolithique) y incarne un photographe spécialisé dans le crime qui sombre dans la folie lorsque sa femme recueille un chat noir, annonciateur de malheurs. Au programme : corps démembrés, cauchemars suffocants et horreur païenne.
Rareté aux allures de Creepshow discount, Deux Yeux maléfiques n’est pas à l’image des filmographies passionnantes de ses deux géniteurs, mais devrait toutefois ravir les plus fervent·es cinéphiles, amateur·trices de diableries en tout genre, qui réserveront à ce DVD une place de choix dans leur cabinet de curiosités.
Deux Yeux maléfiques de Dario Argento et George A. Romero, avec Adrienne Barbeau, Harvey Keitel (It., E.-U., 1990, 2h). Edition limitée DVD et Blu-ray (ESC éditions)