Discours de Macron sur le Covid: pourquoi les mesures sont devenues nationales

SCIENCE - C’était la méthode brandie depuis le début de l’année par le gouvernement pour endiguer au mieux l’épidémie de Covid-19 tout en préservant l’économie, le mental et la vie sociale des Français. Mais les mesures territorialisées, adaptées...

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SCIENCE - C’était la méthode brandie depuis le début de l’année par le gouvernement pour endiguer au mieux l’épidémie de Covid-19 tout en préservant l’économie, le mental et la vie sociale des Français. Mais les mesures territorialisées, adaptées à chaque département en fonction du niveau de circulation du coronavirus, viennent d’être clairement abandonnées par Emmanuel Macron lors d’une allocution, ce mercredi 31 mars.

Le président a fait le choix, face à une épidémie galopante, de ne pas imposer un confinement strict. De ne même pas évoquer ce concept, lui qui avait rectifié le tir le 19 mars, au lendemain des annonces de restrictions supplémentaires dans 16 départements en “vigilance renforcée”.

Plutôt qu’une interdiction de sortie, Emmanuel Macron a donc annoncé dans son discours que l’ensemble des citoyens en France métropolitaine seront soumis aux mêmes mesures qui s’appliquent déjà en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et dans six autres départements.

A cela s’ajoute la vraie nouveauté, souhaitée par beaucoup d’épidémiologistes et de médecins: une fermeture des écoles pour tous les mineurs. Celle-ci ne durera que 3 semaines pour le primaire et 4 semaines pour le secondaire. Elle sera, elle aussi, nationalisée, avec des vacances de printemps communes et plus découpées par zones.

Une croissance qui touche toute la France

Ces mesures seront-elles suffisamment efficaces pour endiguer une épidémie rendue plus contagieuse par le variant anglais? La réponse ne pourra se mesurer que dans plusieurs jours, voire semaines.

Il est en tout cas assez logique d’avoir choisi de ne plus territorialiser les mesures visant à faire plier l’épidémie. Certes, depuis le début de l’année, la croissance du taux d’incidence et la pression hospitalière était différente en fonction des départements.

Mais à force de demi-mesures, le coronavirus a fini par s’installer partout. Et ces dernières semaines, même les territoires les plus épargnés, comme le Finistère, seul à être repassé sous le seuil de 50 d’incidence en février, voit son nombre de cas augmenter.

Les cartes ci-dessous permettent de se rendre compte de la situation. En dehors de 4 départements, l’incidence est supérieure à 100 dans tous les territoires. Elle est comprise entre 100 et 200 dans seulement 13 départements.

Et la tendance est également à la hausse à peu près partout. Sur 7 jours, l’incidence ne baisse que dans quatre départements métropolitains. La croissance est supérieure à 30% dans 33 départements.

Du côté des services hospitaliers, la situation est certes plus nuancée, mais trois régions ont depuis des semaines un taux d’occupation des lits de réanimation supérieur à 100% et trois autres s’en rapprochent dangereusement. L’Aquitaine, la région qui s’en sort le mieux, dénombre tout de même plus d’un lit sur deux occupés (en dehors des lits rajoutés depuis le début de la crise sanitaire.

Or, la situation ne devrait pas s’améliorer. La hausse généralisée du nombre de cas positifs va comme toujours, avec quelques jours de retard, se répercuter sur les chiffres hospitaliers.

Le dernier point qui fait pencher la balance en faveur de mesures nationales, c’est la dominance du variant britannique 501Y_V1, plus contagieux et plus dangereux. S’il s’est répandu doucement en France de manière hétérogène pendant les 1ers mois de l’année, il est maintenant majoritaire dans la quasi-totalité des départements, comme le montre la carte de Santé publique France ci-dessous.

La dominance du variant britannique joue un rôle important dans l'épidémie de Covid-19, a rappelé Emmanuel Macron lors de son discours

La décision de prendre des mesures nationales est donc loin d’être illogique. Reste maintenant à savoir si le pari de ne pas imposer un confinement strict sera suffisant. 

Emmanuel Macron a affirmé que les mesures mises en place dans les 19 départements, qui vont donc être étendues nationalement, ont eu “de 1ers effets”, mais que ces efforts “restent trop limités pour le moment”. En effet, si l’on voit que le nombre de cas progresse moins vite ces derniers jours dans les territoires concernés, il est loin d’être certain qu’un pic va se dessiner dans les semaines à venir.

C’est aussi pour cela que le président a choisi d’allonger également les vacances scolaires. De quoi suffire pour endiguer le variant anglais? La fermeture des écoles ne semble pas être la mesure la plus efficace pour endiguer l’épidémie, selon une étude anglaise mise en ligne le 26 mars, mais pas encore publiée dans une revue scientifique.

En analysant les réponses variées des pays face aux deuxièmes vagues, les chercheurs ont pu un peu mieux tenter de catégoriser l’efficacité des différentes mesures. Et la fermeture des écoles semble moins efficace qu’un couvre-feu, que le port du masque, la fermeture des commerces (restaurants compris) ou encore l’interdiction des rassemblements. 

Pour autant, l’arrivée d’un meilleur climat et l’accélération de la vaccination pourraient permettre, cumulées avec toutes les restrictions actuelles, de faire retomber la pression épidémique. Réponse dans quelques semaines.

À voir également sur Le HuffPost: le discours d’Emmanuel Macron avec ses annonces du 31 mars dans son intégralité