Dominique A, un phare pour Silly Boy Blue et Terrenoire

Quel âge aviez-vous quand Dominique A a fait paraître La Fossette, en février 1992 ? Théo Herrerias (Terrenoire) – Moins quatre ans. Silly Boy Blue – Tu es aussi né en 1996 ? Raphaël Herrerias (Terrenoire) – Pour ma part, j’avais précisément...

Dominique A, un phare pour Silly Boy Blue et Terrenoire

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Quel âge aviez-vous quand Dominique A a fait paraître La Fossette, en février 1992 ?

Théo Herrerias (Terrenoire) – Moins quatre ans.

Silly Boy Blue – Tu es aussi né en 1996 ?

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – Pour ma part, j’avais précisément deux ans puisque je suis né en février 1990.

Quand avez-vous entendu Dominique A pour la 1ère fois ?

Théo Herrerias (Terrenoire) – Je commence à entendre causer de Dominique A à la sortie de L’Imprudence (2002) d’Alain Bashung, puisqu’il évoquait beaucoup ce disque en entrevue et qu’il avait écrit une chanson, Immortels, finalement non retenue [qui sortira d’abord sur La Musique (2009) et des années plus tard sur l’album posthume En amont (2018) de Bashung, ndlr.].

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – Comme Bashung, Dominique A était un point d’interrogation pour nous qui avons été bercés par les tubes radio et le rap. Je suis venu à Dominique A par les albums récents et non les iconiques de sa discographie, notamment La Fragilité (2018), dont trois chansons en particulier – Le Ruban, La Splendeur et La Fragilité – m’ont littéralement obsédé.

Silly Boy Blue – Étant originaire de Nantes, Dominique A est un passage obligé ou plutôt un rituel, comme écouter The Little Rabbits, Philippe Katerine, Elmer Food Beat ou Mansfield.TYA – c’est le patrimoine culturel de la ville et de la région. Je n’ai pas de souvenirs précis de la 1ère fois où je l’ai entendu chanter, mais je l’ai vu en concert dès l’âge de 6 ans, à l’époque de son album Auguri (2001).

Comment avez-vous découvert son 1er album ?

Théo Herrerias (Terrenoire) – Je me souviens de ma mère écoutant Le Courage des oiseaux. Je ne suis étrangement jamais allé au fond de La Fossette dont tout le monde cause tout le temps au sujet de Dominique.

Silly Boy Blue – J’aurais du mal à me souvenir, tellement j’ai grandi avec sa musique.

De quelle manière, même inconsciente, a-t-il pu influer sur votre parcours respectif ?

Silly Boy Blue – Même consciemment, comme tous les autres artistes de la scène nantaise que j’ai cités précédemment. Ce sont les 1ères personnes que j’ai entendues et vues en concert. Chez Dominique, j’ai toujours été touchée par ce sentiment d’accessibilité. Après les concerts, et même si je ne lui ai encore jamais parlé, je l’ai souvent vu discuter avec des spectateurs. Comme quoi, c’est possible d’être un artiste accessible. Si j’écris et je chante en anglais, il m’a certainement influencée dans les sonorités. Comment peut-on faire tenir une aussi belle chanson que Le Courage des oiseaux en deux accords ? Dans son écriture, je suis aussi sensible à la simplicité des mots utilisés et sa manière d’aller droit au but dans l’expression des sentiments.

Théo Herrerias (Terrenoire) – Dans les textes de Dominique A, je suis touché par sa détente, dans laquelle il réussit à mettre de la poésie. Il me donne l’impression de travailler comme un rappeur, il semble écrire sur un fond instrumental. C’est très moderne comme mode d’expression et ça lui permet de se renouveler à chaque album. Je suis assez soufflé par son originalité depuis trente piges.

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – Dominique a un mélange de délicatesse et de radicalité punk. Comme nous sommes assez obsessionnels avec mon frère, c’est le rap et Bashung qui nous ont influencés pour le français. Il y a chez Dominique A une écriture qui me rappelle Paul Éluard : il a une manière simple de dire les choses. C’est comme un vitrail, il laisse toujours filtrer une lumière.

Pour le concert de création Dominique de A à Z, quelle reprise de son répertoire avez-vous choisi ?

Silly Boy Blue – J’ai choisi Bagatelle, un titre qui a la particularité de pas figurer sur un album de Dominique A, mais de Yann Tiersen [L’Absente, 2001, ndlr.] et que Dominique chante bien évidemment. J’avais hésité avec deux autres morceaux, Je t’ai toujours aimée [une reprise de Polyphonic Size, ndlr.] et J’avais oublié que tu m’aimais autant, mais Bastien Dorémus, qui dirige le backing band, m’a conforté dans mon 1er choix.

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – On a choisi La Splendeur, mais cela aurait aussi pu être Le Ruban, une autre chanson de La Fragilité. Ce titre fait écho à certains de nos morceaux, à commencer par La Beauté qu’on n’a pas encore sorti. C’était une manière de faire le pont entre deux chansons qui évoquent le même thème. Je pensais que Dominique ne savait pas qui reprend quoi, mais finalement il est au courant.

Silly Boy Blue – Savoir qu’il sera dans le public quand on va interpréter ses chansons à tour de rôle rajoute une pression supplémentaire.

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – Connaissant un tout petit peu Dominique qui nous a invités en 1ère partie à Pleyel, il aura un mot délicat à nous adresser dans les loges avant le concert. Car l’exercice doit aussi le stresser un peu. Quel honneur pour lui, bien mérité.

Quelle influence Dominique A a-t-il exercé, selon vous, sur la chanson française de ces trois dernières décennies ?

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – C’est difficile à dire. Je le vois, comme Bernard Lavilliers ou Dick Annegarn, dans son propre couloir. Ce sont des artistes qui ont le sublime de leur singularité. Ils sont très écoutés, très respectés et qu’un tel chanteur soit aujourd’hui repris par la nouvelle génération n’est pas si surprenant. En revanche, ce n’est pas aisé de reprendre Dominique A, car sa manière d’écrire et de composer lui est propre. C’est du sur-mesure. Ses chansons lui collent à la peau. Je suis très curieux de voir si les reprises vont ressembler à l’univers de Dominique A ou à celui des artistes qui les interprètent.

Silly Boy Blue – Je partage totalement ton point de vue. Dominique A n’est pas un totem, mais dans la vie de chacun·e, il plane autour de nous. Ce qui m’a frappée, par exemple, c’est lorsque j’ai demandé à Yseult d’enregistrer ensemble une reprise de sa chanson d’amour préférée, elle m’a immédiatement cité Le Courage des oiseaux. Tout le monde peut être touché par lui, quelle que soit l’époque.

Théo Herrerias (Terrenoire) – Il suffit d’ailleurs de voir la liste impressionnante de personnes avec lesquelles Dominique A a chanté.

Raphaël Herrerias (Terrenoire) – Sa personnalité imprime sa musique. Avec Théo, on en cause souvent ; la meilleure carrière pour un artiste, en matière de longévité, de singularité, de fidélité et de proximité avec son public, n’est-elle pas celle de Dominique A ?

Concert Dominique de A à Z avec Crystal Murray, Tim Dup, Foé, Lonny, Barbara Pravi, Noé Preszow, Coline Rio, Aloïse Sauvage, Silly Boy Blue, Terrenoire, Clara Ysé, dimanche 23 janvier à Paris (Maison de la Radio et de la Musique) dans le cadre de l’Hyper Weekend Festival.

Tarif préférentiel pour Les Inrockuptibles à 20 € au lieu de 28 € par ici.