"Dragman", de Steven Appleby, se transforme en super-héros quand il met des robes de femmes

LIVRE - Tous les super héros ne portent pas de capes. Certains préfèrent les robes, comme August Crimp qui devient “Dragman” lorsqu’il s’habille en femme, un personnage inspiré par le passé de son auteur, le Britannique Steven Appleby.Pour...

"Dragman", de Steven Appleby, se transforme en super-héros quand il met des robes de femmes

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LIVRE - Tous les super héros ne portent pas de capes. Certains préfèrent les robes, comme August Crimp qui devient “Dragman” lorsqu’il s’habille en femme, un personnage inspiré par le passé de son auteur, le Britannique Steven Appleby.

Pour ce premier roman graphique plein d’humour et de suspense, Steven Appleby, à l’origine dessinateur de presse, a remporté le prix spécial du jury au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, fin janvier.

“Dragman” met en scène un homme qui découvre qu’il a le pouvoir de voler lorsqu’il s’habille en femme, et qu’en plus il adore ça. Mais, honteux de cette passion secrète, August met de côté robes et accessoires, bien décidé à mener une vie rangée de père de famille.

Quand sa jeune voisine l’appelle à l’aide, il va cependant devoir ressortir sa trousse à maquillage et reprendre du service.

“J’ai mis beaucoup de mon expérience dans le livre”, explique à l’AFP Steven Appleby, 65 ans, qui reçoit en perruque blonde et élégante robe noire et dorée dans son studio du sud de Londres, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus

Quelques bougies, de grands dessins souvent nus accrochés au mur, une musique planante... L’endroit, chaleureux et encombré, a des airs de cocon.

“J’aime me travestir”

Comme son personnage, Steven a découvert jeune qu’il aimait se travestir. Il était alors étudiant.

“J’ai trouvé un bas derrière un canapé et je me suis dit tout à coup que je pourrais m’habiller et ressembler à une fille”, raconte-t-il. Une expérience qui l’a amusé autant qu’elle l’a laissé “plein de honte et de peur qu’un de mes colocs ne le découvre”.

Dans le livre, la femme d’August, Mary, est menuisière, comme l’épouse de Steven, Nicola Sherring, lorsqu’il l’a rencontrée. Ensemble, ils ont eu deux fils et même s’ils ne forment plus un couple, elle reste sa “meilleure amie”. 

C’est elle qui a réalisé les couleurs pour “Dragman”.

“La grande différence entre August et moi c’est que je lui ai dit que j’aimais me travestir quand nous nous sommes rencontrés”, compare-t-il.

“Elle s’en moquait et on allait faire du shopping, on faisait la même taille et je mettais certains de ses vêtements. Elle trouvait que c’était amusant mais elle s’est rendu compte que c’était aussi une obsession et c’est devenu plus compliqué”, dit-il avec délicatesse.

Toujours mariés, mais séparés, ils vivent sous le même toit avec le nouveau compagnon de Nicola, ayant élevé ensemble leurs deux fils et les enfants de Nicola issus d’autres unions.

Si sa famille l’a soutenu, il a mis du temps à assumer son identité. Il a sauté le pas il y a une douzaine d’années, s’habillant depuis uniquement en femme. “Je pense que c’était la peur qui m’en empêchait”, témoigne-t-il. Finalement, ses enfants n’ont pas bronché.

Désormais, Steven se fait parfois appeler “Nancy” et dit accepter indifféremment l’emploi du pronom “il” ou “elle”.

Steven Appleby a créé le personnage de “Dragman” en 2002 alors qu’il dessinait chaque semaine dans le quotidien The Guardian, une sorte d’“outing”: “C’était une façon pour moi de jouer avec ça sans avoir à dire: je suis un travesti”.

Il ne l’a en revanche jamais dit à ses parents, une mère canadienne et un père anglais qui l’ont élevé dans un vieux presbytère dans le nord de l’Angleterre.

“Catwoman a influencé ma manière de m’habiller”

Le jeune Steven a ensuite été envoyé en pension, avant d’étudier l’art. Pendant deux ans, il joue du clavier dans un groupe de pop, “un désastre mais c’était marrant” et se retrouve finalement au Royal College of Art, avec comme tuteur Quentin Blake, célèbre illustrateur de livres pour enfants. Ce dernier l’encourage à “trouver son propre style”.

Depuis la publication de “Dragman”, Steven Appleby dit avoir reçu des messages de remerciement de femmes trans. “Quelqu’un m’a même écrit pour me dire qu’il venait de dire à sa femme qu’il aimait s’habiller en femme”, raconte-t-il, en précisant que l’épouse l’avait bien pris.

Avec “Dragman”, il est revenu vers les super héros et la science-fiction qui ont bercé son enfance. Steven Appleby avoue une préférence pour Batman. “Et je crois que Catwoman a influencé ma manière de m’habiller”, ajoute-t-il dans un sourire souligné d’un rouge à lèvres carmin.

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