Édouard Philippe opère un retour médiatique très ficelé
POLITIQUE - Oubliez la crise sanitaire, l’arrivée de la loi Climat et résilience en séance ou encore les polémiques qui minent l’unité à gauche. Le nouveau sujet qui agite le monde politico-médiatique porte un nom: Édouard Philippe. Il faut...
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POLITIQUE - Oubliez la crise sanitaire, l’arrivée de la loi Climat et résilience en séance ou encore les polémiques qui minent l’unité à gauche. Le nouveau sujet qui agite le monde politico-médiatique porte un nom: Édouard Philippe. Il faut dire que l’actuel maire du Havre s’est donné un certain mal à faire perdurer le souvenir de l’ancien Premier ministre. 378 pages exactement.
Il s’agit d’un livre qu’il cosigne avec son acolyte de toujours, l’eurodéputé Gilles Boyer, et dans lequel il revient sur son expérience à Matignon. La sortie est programmée pour le mercredi 7 avril.
Son titre? Impressions et ligne et claire. Et s’il y a bien deux auteurs sur la couverture de l’ouvrage, c’est bien Édouard Philippe qui en est la vedette. En témoigne un plan média parfaitement ficelé, qui a démarré en douceur ce mardi 30 mars. L’Express, Le Parisienet Le Monde livrent ce jour leurs récits sur les coulisses d’un retour médiatique commenté avec gourmandise par les proches d’Édouard Philippe, et avec plus d’amertume par ceux d’Emmanuel Macron, plutôt méfiants sur les intentions de l’édile havrais, qui affiche des scores de popularité particulièrement hauts.
Lors de la dernière livraison du baromètre YouGov pour Le HuffPost au mois de mars, le prédécesseur de Jean Castex préservait en effet sa place de personnalité politique préférée des Français. Une position confortable qui devrait lui être rappelée dès jeudi, lors d’un grand entretien au Point, ou bien dimanche sur le plateau du 20 Heures de Laurent Delahousse sur France 2.
“Sérieusement, qui c’était Édouard Philippe avant nous?”
De quoi alimenter une “Doudoumania” qui forcément agace en Macronie. Un ministre de poids peste auprès du Monde sur le positionnement “ambigu” de l’ancien locataire de Matignon, qui a préféré blaguer que de répondre clairement à une question portant sur 2022, en marge de sa participation à une émission sur le foot sur RMC: “Au lieu de répondre : ‘Je soutiendrai Emmanuel Macron en 2022’, il dit : ’Venez boire une bière au Havre !”.
Et au sein de la majorité, on esquive poliment un sujet relégué au rang d’anecdote. Plusieurs élus LREM contactés par Le HuffPost préfèrent ainsi ne pas commenter publiquement un hypothétique retour. “Notez juste que je ne suis pas nostalgique”, répond seulement Sacha Houlié, député LREM de la Vienne.
En privé en revanche, les commentaires sont volontiers plus amers au sein du groupe macroniste. “Sérieusement, qui c’était Édouard Philippe avant nous? Personne. Qu’il le veuille ou non, il est un pur produit de la Macronie”, grince un marcheur, soulignant qu’entre la taxe diesel, la limitation à 80 km/h ou encore ses “positions sévères” sur la réforme des retraites, son parcours à Matignon explique une autre histoire que cette “mystification médiatique”. Un autre abonde: “il n’est pas une menace pour Macron. Il fait partie de ces candidats putatifs qui adorent qu’on cause d’eux. Pas plus”.
À noter qu’il n’y a pas qu’au sein des troupes macronistes que l’hypothèse d’un retour d’Édouard Philippe est accueillie froidement. À droite, où une ambition présidentielle du maire du Havre rebattrait les cartes, la musique est la même. “Il est responsable de l’émergence des Gilets jaunes, a imposé les 80 km/h. Quand il était Premier ministre, l’immigration était hors de contrôle. On aura l’occasion de rappeler tout cela !”, prévient auprès du Parisien le président des Républicains Christian Jacob.
“La ‘Doudoumania’ est un truc qui m’exaspère. Il n’est pas assez sympa pour être appelé Doudou”, renchérit dans le même journal le numéro 2 du parti de droite, Aurélien Pradié. Autant de signaux qui montrent que l’ancien 1er ministre gêne et que la petite musique qui s’installe semble partie pour durer.
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