Edouard Philippe sera-t-il aussi "loyal" que les autres politiques?

PRÉSIDENTIELLE - Semer le doute pour exister. En retrait de la scène politique nationale depuis le non-renouvellement de son CDD à Matignon, Édouard Philippe refait causer de lui. À l’occasion de la promotion de son nouveau livre, cosigné avec...

Edouard Philippe sera-t-il aussi "loyal" que les autres politiques?

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PRÉSIDENTIELLE - Semer le doute pour exister. En retrait de la scène politique nationale depuis le non-renouvellement de son CDD à Matignon, Édouard Philippe refait causer de lui. À l’occasion de la promotion de son nouveau livre, cosigné avec son acolyte Gilles Boyer, le prédécesseur de Jean Castex a livré une série d’anecdotes, pas vraiment palpitantes, autour de ses trois ans passés rue de Varenne. Fort logiquement, c’est l’ambiguïté de ses réponses sur la présidentielle de 2022 qui a davantage retenu l’attention.

En se définissant comme un homme jouissant dorénavant d’une “liberté totale”, Édouard Philippe alimente avec méthode le mécontentement des macronistes. Et en brandissant sa “loyauté absolue” à Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre mesure parfaitement que son propos continuera de faire grincer des dents chez LREM. “Je sais que dans le monde politique, affirmer les choses ne rassure jamais ceux qui sont inquiets”, reconnaît d’ailleurs le maire du Havre dans une énième formulation ambiguë prononcée au micro de France Inter.

Le précédent Macron

Car comme le rappelle entre les lignes Édouard Philippe, la vie politique française ne manque effectivement pas d’exemples de personnalités ayant trahi après avoir juré loyauté. À commencer par Emmanuel Macron. À peine son intention dévoilée par la presse de créer un mouvement politique, le ministre de l’Économie de François Hollande mettait en avant sa fidélité inaltérable au chef de l’État. “Lancer des débats pour que notre pays avance, il n’y a que cela qui me préoccupe. Et je le ferai toujours dans la loyauté au président de la République”, promettait Emmanuel Macron, début mars 2016 sur BFMTV.

La principale qualité de Marine Le Pen? “La loyauté”, répondait la cheffe du FN sur le canapé de Karine Le Marchand, en octobre 2016, soit un an après avoir mis son père à la porte du parti qu’il avait créé et onze mois avant d’éjecter son fidèle lieutenant Florian Philippot. “Loyale”, Marine Le Pen l’a en revanche bien été à l’égard d’amis sulfureux venus de la droite la plus extrême en permettant à ces “prestataires privilégiés” d’empocher, selon L’Obs, “plus de 1,35 million d’euros” de chiffre d’affaires lors de la campagne électorale de 2017.

De Valls à Wauquiez

“Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique”, concédait Manuel Valls le soir de sa défaite à la primaire socialiste, fin janvier 2017, en rappelant son propre “sens de la loyauté”. Une loyauté... de courte durée. À peine deux mois plus tard, Manuel Valls officialisait son soutien à la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle. “Ayant rompu la promesse de ne pas soutenir un autre candidat que celui qui remporterait la primaire en 2017, je n’ai pas pris conscience que cela allait faire de moi le traître”, écrit aujourd’hui Manuel Valls à l’occasion de sa tentative de retour dans la politique française, trois ans après sa promesse de rester à Barcelone “quoi qu’il arrive”.

Fin 2016, dans la dernière ligne droite de la primaire LR, Laurent Wauquiez s’en prenait vigoureusement à “ceux qui passent leur temps à critiquer Nicolas Sarkozy”. Dans son viseur, les candidats concurrents qui “hier ministre, passaient leur temps à jouer les courtisans, et qui aujourd’hui passent leur temps à le critiquer”, se plaignait-il. Sortant définitivement de la neutralité que sa fonction de président par intérim des Républicains (LR) lui imposait pourtant, Laurent Wauquiez encourageait alors les électeurs de droite à “sanctionner” dans les urnes cette “absence totale de loyauté”, comme l’a relevé LCI. Mais début 2018, Laurent Wauquiez a dû présenter ses excuses à Nicolas Sarkozy... pour son manque de loyauté. Dans un enregistrement réalisé à son insu pendant un cours donné à des étudiants, le chef de LR accusait l’ancien chef de l’État d’espionner les téléphones de ses ministres.

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