Eminem : la tragique fiction illustrée de “Encore”

Encore compte parmi l’une des meilleures direction artistique d’Eminem, en témoigne ce shooting culte d’Anthony Mandler. Des balles tirées dans la foule, un mouvement de panique et un Eminem donnant fin à ses jours : niveau story-telling, Encore est...

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Encore compte parmi l’une des meilleures direction artistique d’Eminem, en témoigne ce shooting culte d’Anthony Mandler.

Des balles tirées dans la foule, un mouvement de panique et un Eminem donnant fin à ses jours : niveau story-telling, Encore est une prouesse aussi tragique que prodigieuse. En 2004, à l’heure de son cinquième album, Eminem a poussé sa direction artistique certainement au plus haut de sa carrière. Derrière la salutation solennelle qui recouvre la pochette du projet se dissimule une histoire effroyable où il en vient à tirer aveuglement au milieu d’une foule venue pour l’acclamer. Dévoré par ses démons, l’artiste se suicide à son tour. Un récit épouvantable narré dans l’outro de l’opus “Encore/Curtains Down”, et mis en images au coeur des shoots promotionnels par Anthony Mandler.

© Anthony Mandler

The Slim Shady Show

Rembobinons. En 2002, le rappeur américain dévoile son magnifique projet, The Eminem Show, parmi lequel se retrouvent les classiques “Whitout me” ou encore “‘Till I collapse” en featuring avec Nate Dogg. Sur la pochette, on aperçoit Eminem en pleine réflexion derrière les rideaux rouge d’une scène, le micro seul face au public, n’attendant plus que lui. Trois ans plus tard, le rappeur peroxydé reprend la même scène pour la cover de son nouvel opus Encore, en remplaçant cette fois-ci la couleur rouge par un bleu beaucoup plus sombre. Au devant de la scène, il semble remercier son public, comme pour marquer la fin du concert, ou plutôt la fin de The Eminem Show. En réalité, une arme blanche se trouve dans sa main placée derrière son dos, un détail (au lourd sens) qui nous est justement apporté par les clichés réalisés lors du shooting.

Pour marquer cette nouvelle ère, il ne pouvait pas mieux trouver que le dernier morceau éponyme de l’album Encore sur lequel on le retrouve aux côtés de 50 cent et Dr Dre. Il vient parfaitement clôturer l’histoire qui nous est relatée tout au long du projet. Sur la tracklist, le titre du morceau est d’ailleurs divisé en deux partie : l’une correspondant au morceau musicale, et la dernière, nommée “Curtains Down”, beaucoup plus théâtrale, qui répond à l’introduction “Curtains Up”. La fin du morceau met en scène l’interprétation de “Encore” sur scène, où une transition fluide mène vers une standing-ovation du public. Eminem remercie les spectateurs, tandis qu’un léger bruit de micro semble conclure la représentation et son retour en coulisses.

Eminem : «J’ai une idée sur la façon dont je veux terminer le show»

Tandis qu’un rappel est effectué par la foule (un “Encore”, en anglais), l’ambiance du titre s’obscurcit. La production de “Encore” s’arrête et des coups de feu retentissent. Un mouvement de panique disperse la foule, avant que Eminem lance sobrement : «Bye, bye, see you in hell» (“Au revoir, on se voit en enfer”), avant de retourner son arme contre lui. Une fin tragique, qu’Eminem nous invitait à deviner au cours de son opus. Notamment via les interludes avec Paul Rosenberg. Dans la première, ce dernier s’inquiète que, selon des rumeurs, Eminem aurait mis la main sur une nouvelle arme. Quelques morceaux plus tard, Eminem lui répond, complètement défoncé, en lui parlant d’une histoire avec Michael Jackson avant de conclure qu’il a une idée de comment «terminer le show». Il lui précise qu’il n’a pas de nouveau flingue, bien que le bruit du craquement du pistolet et les balles qui tombent le trahissent.

Tout au long du projet, la figure de Detroit revient sur plusieurs sujets comme son enfance, le gouvernement américain mais aussi sa relation avec sa fille et son ex-femme, qu’il décrit dans le morceau “Mockingbird”. Eminem en a aussi profité pour parler de la célébrité qui lui pourrit la vie, ce qui ouvre la porte à une deuxième interprétation de son geste. En effet, On peut imaginer qu’il tue un public qui ne l’adule pas pour ce qu’il est réellement, mais plutôt pour son personnage “Eminem”, qu’il décide à son tour d’éliminer. Une façon pour lui de tourner la page avant de redevenir lui-même. Avec cet album, il sera nommé pour 3 Grammys, et obtiendra par la suite quatre disques de platine.

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