Emmanuel Macron a enfin félicité Justine Triet (et il était temps)

Rappelons qu’Anatomie d’une chute a remporté la Palme d’or à Cannes le 27 mai dernier, puis le prix du public au Festival du film de Sydney et au Brussels International Film Festival, celui du meilleur film en langue étrangère au New York Film...

Emmanuel Macron a enfin félicité Justine Triet (et il était temps)

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Rappelons qu’Anatomie d’une chute a remporté la Palme d’or à Cannes le 27 mai dernier, puis le prix du public au Festival du film de Sydney et au Brussels International Film Festival, celui du meilleur film en langue étrangère au New York Film Critics Circle, deux prix aux Gotham Awards, six aux European Film Awards – des récompenses qui n’ont certes pas l’aura des Golden Globes. Le film, sorti le 23 août en salle, a été vu, à ce jour, par plus de 2,5 millions de spectateur·rices dans le monde et en France, ce que les spécialistes du box-office considèrent comme un bon score pour une Palme d’or cannoise.

Depuis le 27 mai dernier, soit plus de sept mois, c’est la 1ère fois que M. Macron manifeste qu’il a connaissance de l’existence du film de Justine Triet. Certes, mieux vaut tard que jamais. 

Indifférence

Nous ne lui ferons aucun procès d’intention : ceux et celles qui prétendent qu’il n’a pas salué la Palme d’or 2023 jusqu’à présent parce qu’il n’avait pas apprécié le discours de réception de Justine Triet – certes politique, sur la dégradation (réelle) des conditions de production des films d’auteur en France – sont sans doute des mauvaises langues. Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture de l’époque, en répondant rapidement et vertement au discours de la cinéaste, avait au moins reconnu que le film existait.

De même, nous ne mettrons pas en cause le choix de la commission du CNC chargée de sélectionner le film qui représentera la France aux Oscars en mars prochain : elle a préféré La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng à la Palme d’or 2023. C’est son droit. Il n’est pas dans nos habitudes (hum hum) de douter de l’honnêteté d’une commission à laquelle participe quand même, sans droit de vote, certes, le président de cette noble institution, Dominique Boutonnat, producteur réputé proche de M. Macron. Foin de tout complotisme !

“se raccrocher aux branches”

Nous nous réjouissons donc que M. Macron ait enfin passé l’éponge, enterré la hache de guerre et, magnanime, qu’il félicite Justine Triet, son équipe et leur succès international.

Par ailleurs, si Anatomie d’une chute ne concourra pas pour l’Oscar du meilleur film étranger, toutes les nominations aux autres prix, qui ne dépendent pas des instances de son pays d’origine, lui restent ouvertes à ce jour. Les nominations des Oscars seront annoncées le 23 janvier prochain, et celles des César le 24, donc très bientôt. Est-ce cette échéance qui est arrivée jusqu’aux oreilles de notre Président et l’a incité à prendre rapidement la parole, entre un conseil sportif à ses concitoyen·nes et la démission de sa Première ministre ? A-t-il eu un peu peur d’avoir l’air ballot si Anatomie d’une chute remportait par hasard un Oscar ? Comment appelle-t-on cela, déjà : “se raccrocher aux branches”, non ? 

Après la boxe, l’acrobranche. Pourquoi pas.

Édito initialement paru dans la newsletter Cinéma du 10 janvier. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !