En 1987, Gainsbourg relevait le défi du blind-test Inrocks

Bob Marley and The Wailers Them Belly Full “Ce n’est pas celui qui s’est fait buter ? Celui qui est mort du cancer ? C’était mon époque reggae, j’en avais marre de Londres, je suis parti après la mort des Sex Pistols. Je me suis cassé et j’ai...

En 1987, Gainsbourg relevait le défi du blind-test Inrocks

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Bob Marley and The Wailers Them Belly Full

“Ce n’est pas celui qui s’est fait buter ? Celui qui est mort du cancer ? C’était mon époque reggae, j’en avais marre de Londres, je suis parti après la mort des Sex Pistols. Je me suis cassé et j’ai pris les musicos de Tosh et la femme de Marley. J’ai fait deux 30 cm avec eux, le premier à Kingston et le second à Nassau. Le second était un peu dépressif – je venais de quitter Jane, enfin, c’est plutôt Jane qui m’a quitté ! Soyons sérieux. J’ai toujours eu une affection pour ce genre de plans : Marley, Tosh, mais sur des harmonies trop sophistiquées, ça ne roule pas. Il faut deux harmonies maximum.

>> A lire aussi : Quand Gainsbarre chantait reggae

Comme Aux armes et cætera et tout ce que j’ai fait sur mon premier album reggae. Shakespeare et Dunbar sont parmi les plus grands, mais ils se sont fait jeter par James Brown parce qu’ils ne pouvaient pas assurer des harmonies trop sophistiquées. Sur une ou deux harmonies, ils sont superbes. J’ai fait le deuxième album avec eux, à Nassau, mais ils n’arrêtaient pas de lire le billboard : ce n’était plus le même contact, et ça se sent… A part sur deux ou trois morceaux qui sont pas mal, La Nostalgie camarade, c’est pas dégueulasse… Ensuite, je n’ai pas voulu du son de Memphis, du son du Sud, mais le son new-yorkais. C’est pour ça que j’ai écouté, écouté, écouté, comme je l’avais fait pour Marley et Tosh.”

“Brigitte m’a appelé il y a quelques mois pour me dire : ‘Allez, on le sort, et les royalties seront pour mes clébards…”

Bardot-Gainsbourg Je t’aime... moi non plus

“Souvenir, souvenir… Tu peux couper, mon p’tit gars. C’est Bri-Bri… Elle m’appelait Gain-Gain, alors je l’appelais Bri-Bri, quand vous étiez encore des gamins. Bon, il y a une planterie là, c’est-à-dire que les kids ont pensé que la version originale était de Jane et que celle-là était un remake. Ils ont tout faux. C’était la première, je l’ai enregistrée en 1967, avant de rencontrer la petite Jane. C’est Brigitte qui m’a fait interdire la version originale ou originelle. En tant que l’un des derniers gentlemen en ce monde, j’ai dit : ‘OK, on arrête tout, et je te jure que cette chanson restera dans mon enfer, que personne ne l’entendra…’ Brigitte m’a appelé il y a quelques mois pour me dire : ‘Allez, on le sort, et les royalties seront pour mes clébards…’

En 1967, je l’avais fait écouter à Valérie Lagrange – une superbe plante à l’époque – et à Mireille Darc. C’était une trop belle chanson, la première ‘hard’ au monde… Puis est arrivée une petite Anglaise des sixties, minijupe, convoquée pour shooter un film. J’ai pas dit pour se shooter – il faut garder toutes les conneries, hein ? –, pour shooter un film avec moi. ‘Do you like this song?’ Elle était très impressionnée par la version de Bri-Bri, et sans rien dire à ma maison de disques, j’ai emmené enregistrer cette charmante petite Jane Birkin – Swinging London, Chelsea… Tu vois ma p’tite veste punk ? Eh bien, elle date de ces années-là !

Puis je reviens à Paris, et là je vois mon boss qui écoute très attentivement, en regardant les superbes jambes de Jane, et me dit : ‘Ecoutez, Gainsbourg, vous risquez la taule parce qu’on est en 1969 – année érotique – en tant que compositeur, en tant que lyricist, en tant qu’éditeur, et moi je risque la taule en tant que producteur. Je pense que pour un 45t, ça vaut pas le coup. Alors, vous allez immédiatement retourner à Londres et vous allez me faire un 33t !’ C’est beau comme phrase, hein ? Et là-dessus, L’Osservatore romano, le journal du Vatican, attaque en disant que c’est la décadence totale : ‘Surtout, ne vous approchez pas des enfers.’ Et dans le monde entier, c’est le rush, des millions de 45t vendus !”

“Je cherche désespérément, vraiment désespérément, pourquoi les Ricains et les British sont plus forts que nous”

The Jesus and Mary Chain In a Hole

“Anglais ou américains ? Anglais, non ? C’est le genre de plan qui me branche parce que c’est hard et crade, mais pas dans le mauvais sens, dans le sens du son. J’aime bien en prendre plein la gueule. Hard et crade, j’aime et j’aimerai toujours parce qu’il se passe quelque chose, sur scène surtout. Bon, qu’est-ce qu’ils sont devenus ces p’tits gars ? Ils tiennent, ils ne se plantent pas ? Eh bien, il y a un constat policier à faire : les petits groupes français ne déménagent pas comme ça. Moi, ça me fait bander. Je cherche désespérément, vraiment désespérément, pourquoi les Ricains et les British sont plus forts que nous. J’ai pas dit que moi, hein ! C’est le feeling, le feeling et le langage. Comment veux-tu traduire “one more time” : “encore une fois” ? C’est grotesque ! Ou quand tu balances “I feel better now” : “j’me sens mieux maintenant” ? Nous, nous avons une langue gutturale, c’est pour ça que j’ai toujours été branché par les British et les Ricains. Voilà tout ce que j’ai à dire sur ce petit groupe merdique.”

Chris Isaak Wild Love

“C’est british, ça ? Non, c’est ricain ? Tu vois, c’est flagrant : c’est plus fort. J’ai pas grand-chose à dire là-dessus, sim­plement, pour baiser, c’est pas mal. Ça serait pas mal, car je ne vais pas acheter ça ! Next !”

“Dutronc, c’est une amitié éternelle”

Jacques Dutronc Le Testamour

“Dutronc, c’est un copain à vie. A vis ! C’est-à-dire que tu peux serrer les boulons ! C’est une amitié éternelle, Dutronc et moi. Sur son dernier album, il fait Opium, poison de rêve avec Bambou et parallèlement je sors Aux enfants de la chance. Il a une ambition en tant qu’acteur, mais il reste dans son flashback sixties. Je crois que c’est ce qui le ronge, comme le renard des Spartiates – les Spartiates, on leur mettait un petit renard qui leur bouffait la poitrine et ils ne devaient pas broncher. Il a été extrêmement blessé par les producteurs de cinéma, peut-être aussi par les metteurs en scène. Donc, il s’est remis à la chanson et il sort ce nouveau disque qui n’est pas dégueu du tout. En fait, c’est un timide et un anxieux. Mais pour moi, c’est ce qu’on peut faire de mieux, après moi. (rires) Next !”