En Angleterre, un suprémaciste blanc condamné à lire Williams Shakespeare
ROYAUME-UNI - La sentence a de quoi interroger. Alors qu’il comparaissait devant le tribunal le 11 août dernier pour avoir téléchargé et possédé près de 70.000 documents suprémacistes blancs et nazis, ainsi qu’un manuel d’instruction sur la...
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ROYAUME-UNI - La sentence a de quoi interroger. Alors qu’il comparaissait devant le tribunal le 11 août dernier pour avoir téléchargé et possédé près de 70.000 documents suprémacistes blancs et nazis, ainsi qu’un manuel d’instruction sur la fabrication de bombes, un étudiant anglais, Ben John, reconnu coupable, s’en est tiré avec 24 mois de sursis.
Plus encore, s’il souhaite éviter la prison, le jeune homme devra obligatoirement lire des romans classiques de Jane Austen (dont Orgueil et préjugés), William Shakespeare, Thomas Hardy ou encore Charles Dickens comme l’a rapporté le Leicester Mercury ce mardi 31 août. Le juge Timothy Spencer QC, en charge du dossier, a considéré les faits, pourtant passibles d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 15 ans, comme un “incident isolé” et une “erreur de jeunesse”.
Et pour être sûr que l’ancien étudiant de l’université De Montfort tiendra bien ses engagements, ce dernier devra revenir devant le tribunal tous les quatre mois pour être testé sur sa lecture. “Le 4 janvier (date de la prochaine audience) vous me direz ce que vous avez lu et je vous testerai dessus”, lui a indiqué l’homme de loi. Et d’ajouter: “Si je pense que vous me mentez (...) vous savez ce qui se passera”.
En plus de ses obligations littéraires, l’étudiant en criminologie a aussi été condamné à une année sous contrôle judiciaire une fois le sursis terminé. Il devra rester en contact avec la police jusqu’en 2026 (notamment en ce qui concerne ses activités en ligne) et suivre un programme de santé de 30 jours.
Un profil qui inquiète
Comme l’a souligné le Leicester Mercury, Ben John était déjà dans le collimateur des autorités depuis 2018. Il présentait à l’époque un profil à risque à cause de certains propos extrémistes qu’il avait prononcés. Sous surveillance, il avait par la suite écrit une lettre à son école affirmant qu’il faisait partie d’un groupe fasciste local. En 2019, il avait téléchargé près de 10.000 documents liés au terrorisme entre avril et août. Documents découverts un an plus tard lors d’une perquisition à son domicile.
Pourtant, Ben John est toujours en liberté, et cela inquiète. Pour l’inspecteur-détective James Manning, chargé de la lutte contre le terrorisme dans l’East Midlands, qui a enquêté sur lui pendant onze mois, ses actes ne doivent pas être pris à la légère.
“Il possédait du matériel nazi et antisémite qui indiquait une fascination et une croyance en une idéologie suprémaciste blanche, ainsi qu’un soutien à un groupe sataniste extrême qui préoccupe de plus en plus les forces de l’ordre”, a expliqué le policier au Leicester Mercury. Et d’ajouter: “Le matériel terroriste qu’il avait en possession est extrêmement dangereux, il l’a acquis pour faire avancer son idéologie. Cela indique la menace que lui et d’autres adeptes de cette idéologie haineuse font peser sur la sécurité nationale”.
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