En Arménie, le premier ministre dénonce une tentative de coup d'État militaire

ARMÉNIE - Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé ce jeudi 25 février une tentative de coup d’Etat et appelé ses partisans à manifester après que l’état-major a réclamé sa démission, le chef du gouvernement se trouvant affaibli...

En Arménie, le premier ministre dénonce une tentative de coup d'État militaire

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Le premier ministre arménien Nikol Pashinyan donnait une interview à l'AFP le 6 octobre 2020 à Yerevan, la capitale du pays

ARMÉNIE - Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé ce jeudi 25 février une tentative de coup d’Etat et appelé ses partisans à manifester après que l’état-major a réclamé sa démission, le chef du gouvernement se trouvant affaibli depuis sa défaite militaire face à l’Azerbaïdjan.

Après avoir pris la tête d’une marche de ses partisans dans Erevan, il a jugé la situation “tendue” mais “gérable”. “La situation est tendue mais tout le monde est d’accord qu’il ne doit pas y avoir d’affrontements (...)  la situation est gérable”, a-t-il dit, s’exprimant par mégaphone et marchant avec des centaines de partisans dans les rues de la capitale.

Le Kremlin, se disant “préoccupé” par la situation, a appelé “au calme” dans cette ancienne république soviétique. 

“Je considère que la déclaration de l’état-major est une tentative de coup d’Etat militaire. J’invite tous nos partisans à se rassembler place de la République” à Erevan, a écrit sur sa page Facebook Nikol Pachinian.

Dans une allocution en direct sur ce réseau social qu’il affectionne, Nikol Pachinian a ensuite annoncé le limogeage du général Onik Gasparian de la tête de l’état-major.

L’opposition appelle à manifester 

Nikol Pachinian a prévu de se rendre lui-même place de la République et s’adressera à ses partisans à 16H00 (12H00 GMT). Il a assuré, toujours sur Facebook, que “les forces de l’ordre assureront la sécurité du rassemblement”.

Le principal parti d’opposition en Arménie a appelé jeudi le Premier ministre à saisir sa “dernière chance” pour un départ du pouvoir sans violences et éviter “une guerre civile”. 

“Nous appelons Nikol Pachinian à ne pas mener le pays vers la guerre civile et une effusion de sang. Pachinian a une dernière chance de partir sans qu’il n’y ait de troubles”, a jugé le parti Arménie Prospère, principale formation d’opposition, après l’appel de l’état-major de l’armée à une démission du chef de gouvernement.Et l’opposition d’appeler elle aussi à manifester jeudi.

La veille, Nikol Pachinian avait limogé Tigran Khatchatrian, l’adjoint du général Gasparian, ce qui avait conduit l’état-major à réclamer sa démission dans un communiqué, jugeant que le Premier ministre n’était “plus en mesure de prendre les décisions qui s’imposent”.

Ils l’ont accusé “d’attaques destinées à discréditer les forces armées”.

Le Premier ministre avait limogé Tigran Khatchatrian car ce dernier s’était moqué dans la presse de ses déclarations mettant en cause la fiabilité d’un système d’armement russe, les lance-missiles Iskander, durant le conflit du Karabakh.

L’état-major a jugé que cette décision était uniquement basée “sur les sentiments et ambitions personnelles” de Nikol Pachinian.

Défaite dans le Karabakh, une humiliation

Le Premier ministre arménien est depuis des semaines sous la pression de l’opposition, qui réclame sa démission à cause de la défaite militaire de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan à l’automne 2020 dans le conflit du Nagorny Karabakh.

A l’époque, confronté au risque d’une débâcle, il avait accepté, avec le soutien de l’armée et de son état-major, les conditions d’un cessez-le-feu négocié par le président russe Vladimir Poutine et qui impliquaient d’importantes pertes territoriales pour l’Arménie. 

Erevan contrôle de facto encore, grâce à la présence de séparatistes arméniens, l’essentiel de la région du Nagorny Karabakh.

Mais l’Arménie a perdu la ville symbolique de Choucha, ainsi qu’un glacis de régions azerbaïdjanaises entourant la région et qu’elle contrôlait depuis les années 1990.

Cette défaite a été vécue comme une humiliation nationale, et l’opposition tente depuis d’arracher le départ du Premier ministre qui avait assuré presque jusqu’au bout du conflit, qui a duré de septembre à novembre 2020, que ses forces avaient l’avantage.

Nikol Pachinian, ancien journaliste et opposant historique passé par la prison, est arrivé au pouvoir au printemps 2018, porté par une révolution promettant de sortir ce pays du Caucase de la pauvreté et de déraciner une élite corrompue.

L’Arménie, depuis son indépendance à la chute de l’URSS en 1991, a connu une succession de crise politiques et de révoltes, dont certaines furent meurtrières.

À voir également sur le HuffPost: L’Arménie rend hommage aux victimes de la guerre au Haut-Karabagh mais se déchire