En Bulgarie, ce chanteur antisystème proche de l'emporter aux législatives
Les partis protestataires, emmenés par la formation du chanteur et animateur de télévision reconverti Slavi Trifonov, ont accentué leur percée aux législatives anticipées dimanche 11 juillet en Bulgarie, tandis que les conservateurs de l’ancien...
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Les partis protestataires, emmenés par la formation du chanteur et animateur de télévision reconverti Slavi Trifonov, ont accentué leur percée aux législatives anticipées dimanche 11 juillet en Bulgarie, tandis que les conservateurs de l’ancien Premier ministre Boïko Borissov étaient affaiblis par des accusations de corruption.
Selon les différents sondages publiés à la sortie des bureaux de vote, les deux forces adverses sont créditées de 21 à 24% des voix, le tout sur fond de forte abstention.
Il s’agit d’un net recul pour le Gerb de Boïko Borissov qui avait obtenu plus de 26% en avril et est en passe d’être détrôné par le nouveau parti antisystème de Slavi Trifonov, baptisé “Il y a un tel peuple” (ITP). Il réalise là son plus mauvais score depuis sa création.
Sur toutes les lèvres, une seule question: les partis réussiront-ils cette fois à s’entendre pour former une coalition ?
De l’avis des experts, Boïko Borissov “ne gouvernera pas car il est isolé” et c’est d’ailleurs une ambiance de défaite qui dominait au quartier général de son parti dimanche soir.
Révélations en série
Le précédent scrutin avait déjà esquissé la fin d’une ère entamée en 2009 pour cet ex-garde du corps, qui a marqué de sa longévité l’histoire post-communiste bulgare.
Fragilisé par des manifestations massives pendant l’été 2020, Boïko Borissov, 62 ans, n’avait pu trouver de partenaires.
Et depuis, il a encore perdu du terrain, accablé par un flot de révélations du gouvernement intérimaire sur la corruption qui gangrène la Bulgarie, le pays le plus pauvre de l’Union européenne.
En face, Slavi Trifonov, 54 ans, est bien connu des Bulgares. Pendant des décennies, il a enflammé les foules dans ses concerts et captivé des milliers de téléspectateurs dans ses émissions satiriques.
Après une campagne discrète, “Slavi”, un colosse au crâne rasé et aux lunettes noires, s’exprimera lundi matin.
Mais il a prévenu : il ne s’alliera pas avec les partis du “statu quo”, dont les socialistes (14%).
“Transformation”
En revanche, il s’est dit prêt à négocier avec les représentants de ceux qui sont descendus dans la rue à l’été 2020 et sont galvanisés par le vent du changement : Bulgarie démocratique (droite), qui a recueilli plus de 13% des voix selon les 1ères estimations, et Debout! Mafia dehors (gauche, autour de 5%).
“Les résultats des élections viennent confirmer la transformation” du paysage politique, a commenté sur la chaîne de télévision bTV Antony Todorov, un professeur à la Nouvelle Université bulgare.
Il a appelé les trois partis protestataires (le parti de Slavi Trifonov, Bulgarie démocratique et Mafia Dehors) à saisir l’occasion.
“Ils auront 110 sièges” sur les 240 du Parlement, “contre 95 auparavant”, certes pas majorité mais “s’il renonçaient maintenant, ce serait une catastrophe pour eux”, a-t-il averti.
Abstention record
Les analystes mettent en garde contre “une possible spirale d’élections” et “la lassitude de l’opinion publique”.
L’abstention a atteint dimanche un niveau record : moins de 40% des électeurs se sont déplacés, contre 50% en avril.
En cause : les nombreux “départs en vacances” et l’installation de machines à voter dans la plupart des bureaux qui a pu décourager “les électeurs âgés ou illettrés”, selon Julius Pavloff, le directeur du Centre d’analyses et marketing à Sofia.
Au-delà de ces raisons techniques, le fondateur de Bulgarie démocratique, Hristo Ivanov, évoque une “douche froide”.
Et d’appeler “ce Parlement élu avec un faible taux de participation à se rendre légitime en travaillant activement”, à travers notamment la réforme d’un système judiciaire dont l’inefficacité face à la corruption est régulièrement critiquée tant par les protestataires que par Bruxelles et Washington.
Croisé dans un bureau de vote de Sofia, Yulian Lazarov, un journaliste de 40 ans, disait “ne plus espérer de changements positifs”. “Rien ne change jamais dans ce pays”.
Victoria Nikolova, 34 ans, qui est allée voter avec son mari et ses deux fillettes, formule un voeu, dans ce pays dépeuplé : “que nos enfants n’émigrent pas quand ils seront grands”.
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