En Californie, une loi improbable pourrait coûter l'État aux démocrates
INTERNATIONAL - Dix-huit ans après un vote similaire qui avait permis à Arnold Schwarzenegger de conquérir la cinquième puissance économique mondiale, la Californie doit se prononcer mardi 14 septembre sur la révocation de son gouverneur, le...
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INTERNATIONAL - Dix-huit ans après un vote similaire qui avait permis à Arnold Schwarzenegger de conquérir la cinquième puissance économique mondiale, la Californie doit se prononcer mardi 14 septembre sur la révocation de son gouverneur, le démocrate Gavin Newsom, 53 ans.
La majorité des Californiens ne veulent pas de cet étrange référendum qui coûtera près de 280 millions de dollars aux contribuables et qui risque de placer à la tête de l’État démocrate un candidat conservateur n’ayant recueilli qu’une fraction des bulletins.
Politique expérimenté, l’ancien maire de San Francisco avait été élu haut la main en 2018 et son mandat ne s’achève théoriquement que l’an prochain.
Mais comme Schwarzenegger en 2003, Gavin Newsom se retrouve en butte à une disposition de la Constitution californienne mise en place en 1911 qui autorise des électeurs mécontents à organiser un “scrutin de rappel” pour remplacer le gouverneur. Pour cela, il leur faut réunir les signatures d’au moins 12% des votants de la précédente élection, soit en l’occurrence environ 1,5 million.
Depuis sa mise en place, 55 pétitions ont été lancées pour demander le rappel d’un gouverneur. Mais seule deux ont abouti à la tenue d’un referendum, la 1ère en 2003 au profit d’Arnold Schwarzenegger et la seconde cette année.
Ce seuil a été facilement atteint par un mélange de militants républicains plus ou moins ultra-conservateurs et autres citoyens désabusés par l’impact économique et sanitaire du Covid-19, en particulier des petits chefs d’entreprise remontés contre les restrictions décidées par M. Newsom pour endiguer la pandémie.
Mais les experts soulignent que les ingrédients qui ont fait le succès d’Arnold Schwarzenegger en 2003 face au gouverneur démocrate Gray Davis ne semblent pas réunis pour un “Terminator 2”.
Aucun adversaire républicain d’envergure
Depuis l’arrivée au pouvoir de l’acteur devenu gouverneur, la Californie est encore plus fermement ancrée dans le camp démocrate. Il paraît peu probable qu’un candidat républicain réédite l’exploit, d’autant qu’aucun d’entre eux ne réunit la stature hors du commun et les compétences politiques de la star.
Caitlyn Jenner a beau être relativement célèbre pour son appartenance au clan Kardashian, elle est nettement à la traîne dans les sondages, bien loin derrière le favori Larry Elder, animateur radio aussi conservateur que provocateur.
Le camp de Gavin Newsom prend toutefois au sérieux la menace de ce référendum pas comme les autres. Le plus important pour lui est de remporter la majorité des voix à la 1ère des deux questions: “Gavin Newsom doit-il être révoqué?”. Faute de quoi, son mandat cessera et son remplaçant sera celui des 46 candidats, en grande majorité républicains ou assimilés, qui remportera le plus grand nombre de suffrages pour la seconde question.
“Il est virtuellement impossible pour un Républicain de remporter une élection classique pour devenir gouverneur. Ce référendum est un chemin détourné vers le pouvoir”, estime Jim Newton, spécialiste de la politique californienne à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles (UCLA).
“On s’expose à l’éventualité que 49% des Californiens votent pour le maintien de Newsom et qu’il perde au profit de quelqu’un qui a 18 ou 19%”, résume-t-il, jugeant la procédure “ridicule”.
La participation cruciale pour Newsom
Dans ces conditions, c’est le taux de participation qui sera vraisemblablement la clé du scrutin: si les électeurs démocrates se mobilisent, Gavin Newsom sauvera sa place.
Mais ce dernier a commis une erreur funeste en novembre dernier: participer sans masque à un dîner avec des lobbyistes dans un restaurant trois étoiles proche de San Francisco, ignorant éhontément les consignes sanitaires de lutte contre le Covid qu’il martelait à longueur de journée.
Les photos de la scène ont fait scandale, déchaînant une pluie de critiques sur l’hypocrisie supposée de Gavin Newsom, devenu pour beaucoup symbole des petits arrangements entre ”élites” démocrates méprisant les Américains modestes.
Anne Dunsmore, responsable de l’organisation “Rescue California” qui a fait campagne pour la révocation, dénonce cette “arrogance” du gouverneur et du “système”. Mais en écho aux nombreux partisans du référendum qui reprochent au gouverneur le prix de l’essence, les impôts et l’immobilier trop élevés, elle insiste sur le fait que “les principaux enjeux ont toujours été le coût de la vie, la criminalité et les sans-abri”.
Globalement, cela reste tout de même “en grande partie un référendum sur la façon dont Gavin Newsom a géré le Covid”, tempère Jim Newton. La preuve? Aucune des précédentes pétitions lancées pour faire tomber le gouverneur n’avait abouti.
Élus au suffrage universel, les gouverneurs sont les chefs de l’exécutif dans les États américains. Ils disposent d’importants pouvoirs budgétaires, ainsi que sur les législations locales. La Californie et ses 40 millions d’habitants seraient surtout une prise très symbolique pour le Parti républicain avant les élections de mi-mandat l’an prochain.
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