En Catalogne, les indépendantistes renforcent leur majorité

CATALOGNE - Les partis indépendantistes ont renforcé ce dimanche 14 février leur majorité au parlement régional et sont en mesure de se maintenir au pouvoir en Catalogne, à l’issue d’un scrutin marqué par la pandémie et remporté de peu par...

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Dans un bureau de vote du marché Ninot, à Barcelone En Espagne, lors des élections régionales en Catalogne, le 14 février 2021.

CATALOGNE - Les partis indépendantistes ont renforcé ce dimanche 14 février leur majorité au parlement régional et sont en mesure de se maintenir au pouvoir en Catalogne, à l’issue d’un scrutin marqué par la pandémie et remporté de peu par le candidat du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Au-delà de la politique, l’image qui restera de cette élection sera celle d’assesseurs tenant les bureaux de vote, protégés par des combinaisons blanches intégrales, afin de faire voter les électeurs malades du Covid-19 ou en quarantaine.

Après le dépouillement de plus de 90% des bulletins, l’ex-ministre de la Santé Salvador Illa est arrivé en tête avec environ 23% des voix et 33 sièges sur les 135 que compte le parlement régional.

Envoyé par Pedro Sanchez pour écarter les indépendantistes du pouvoir qu’ils occupent depuis 2015 à Barcelone, il reste toutefois très loin de son objectif.

Alors que les partis séparatistes se sont engagés par écrit à ne pas sceller d’accord avec lui, Salvador Illa n’a pas de marge de manœuvre lui permettant de compter sur les voix nécessaires pour se hisser à la présidence de cette riche région du nord-est de l’Espagne, peuplée de 7,8 millions d’habitants.

Plus de trois ans après une tentative de sécession, les indépendantistes n’ont eux en revanche pas été pénalisés par leurs profondes divisions et le désenchantement de leur base et totalisent plus de 50% des voix contre 47,5% lors du dernier scrutin de 2017.

Et avec 33 sièges pour Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), 32 pour Ensemble pour la Catalogne (JxC) de l’ex-président régional Carles Puigdemont et 9 pour les radicaux de la CUP, ils renforcent leur majorité avec 74 sièges contre 70.

Il leur faudra désormais dépasser leurs divergences pour sceller un accord de gouvernement. Arrivé devant JxC, le candidat d’ERC, Pere Aragones, apparaît en position de force pour devenir le prochain président régional.

La région est actuellement gouvernée par une coalition entre JxC, parti prônant la confrontation avec Madrid, et ERC, plus modéré et soutien de Pedro Sanchez au parlement espagnol.

Vote des malades du Covid-19

Masques, gants, visières de protection, distances: les mesures anti-Covid ont marqué le scrutin dont la dernière heure était même réservée aux malades du Covid et aux personnes en quarantaine.

Une décision très controversée dans un contexte sanitaire toujours très tendu, même si la situation s’est améliorée ces derniers jours. 

Par crainte du virus, les électeurs se sont peu déplacés et l’abstention a bondi à plus de 46%, plus de 25 points de plus qu’en 2017.

Le gouvernement régional avait décidé de repousser le scrutin à fin mai en raison de la pandémie mais la justice est intervenue pour rétablir la date initiale.

“Il est évident que ce n’est pas le meilleur moment pour faire des élections (...) mais on s’expose aussi chaque jour lorsque l’on va travailler en métro”, a déclaré à l’AFP Sergi López, un Barcelonais de 40 ans.

Signe du malaise chez les électeurs, environ 35.600 personnes sur les 82.000 tirées au sort pour servir d’assesseurs ont demandé à être dispensées de cette obligation. Bien que 23.300 requêtes en ce sens aient été acceptées, le scrutin a pu se dérouler normalement.

“Evidemment que nous avons peur. Je viens de me remettre d’un cancer et je suis encore en arrêt maladie mais j’ai dû venir” tenir un bureau de vote, a confié Eva Vizcaíno, employée dans l’administration de 54 ans.

Afin de réduire les risques, des bureaux de vote ont été installés dans des espaces ouverts à l’intérieur du complexe du stade du FC Barcelone ou dans une arène de Tarragone.

Ces élections se sont déroulées un peu plus de trois ans après l’échec d’une tentative de sécession marquée par l’organisation, le 1er octobre 2017, d’un référendum d’autodétermination interdit par la justice et émaillé de violences policières dont les images avaient fait le tour du monde.

Le chef du gouvernement catalan de l’époque, Carles Puigdemont, est toujours en exil en Belgique et neuf dirigeants indépendantistes ont été condamnés en 2019 à des peines allant de neuf à 13 ans de prison.

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