En confinement, il se prend en photo à des moments aléatoires de ses journées
COVID-19 - Minute 1057, je me lave le visage. Minute 1269, je jette un trognon de pomme. Se souvient-on de tout ce que nous avons fait pendant le 1er confinement, puis le deuxième, et le troisième? Cloîtrés chez nous, le temps s’étire, les...
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COVID-19 - Minute 1057, je me lave le visage. Minute 1269, je jette un trognon de pomme. Se souvient-on de tout ce que nous avons fait pendant le 1er confinement, puis le deuxième, et le troisième? Cloîtrés chez nous, le temps s’étire, les journées se ressemblent, les activités aussi. Difficile, ainsi, de distinguer une matinée d’une autre, ou un mardi soir d’une nuit de week-end.
C’est pourquoi le photographe Justin J. Wee, a lui immortalisé certains de ces instants teintés parfois d’une certaine vacuité. De manière aléatoire, pendant ses longues journées d’isolement, le jeune homme s’est pris en photo, immortalisant l’activité qui était la sienne à cet instant, même si elle était aussi inintéressante que de jeter un détritus à la poubelle.
Martin Shkreli qui veut quitter la prison pour travailler sur un remède contre le Covid-19." data-caption="Minute 0092 - Lisant sur Martin Shkreli qui veut quitter la prison pour travailler sur un remède contre le Covid-19." data-rich-caption="Minute 0092 - Lisant sur Martin Shkreli qui veut quitter la prison pour travailler sur un remède contre le Covid-19." data-credit="Justin J. Wee" data-credit-link-back="" />En plein confinement hivernal à New York, Justin J. Wee commence à se demander: “Comment suis-je resté coincé dans cette boucle temporelle? Même si de bonnes nouvelles arrivaient au sujet d’un vaccin et que nous avions officiellement un nouveau président, je pouvais toujours sentir une anxiété bouillonnante au sommet de mon lobe frontal. À présent, ce sentiment est omniprésent, tout comme la tension qui s’est installée dans mon corps lorsque la pandémie a commencé. Je me suis tellement habitué à ressentir cela que je dois me rappeler que je n’ai pas toujours ressenti mon corps de cette manière”, explique-t-il sur le HuffPost américain, auquel il a partagé plusieurs de ses clichés, que nous republions ici.
“J’ai l’impression d’avoir considérablement vieilli depuis le début de la pandémie, et -eczéma induit par le désinfectant pour les mains mis à part-, il y a des conclusions importantes à retenir. Quand j’ai commencé à être isolé en 2020, j’ai vraiment eu du mal à me réorienter et à trouver un sens à ce que nous vivions, car beaucoup d’entre nous ont été très soudainement coupés des choses qui nous ont apporté la stabilité mentale, émotionnelle et financière. Étant donné que je n’étais pas le rouage le plus fidèle du capitalisme, je ne savais pas du tout comment utiliser mon corps. J’avais trouvé une grande partie de ma personnalité dans la structure et la routine, et il s’est avéré que la liberté (dans les limites d’un petit appartement de Brooklyn) me faisait me sentir vide et impuissant”, poursuit le photographe.
Alors, au départ, il fait un peu d’activité. Se préparer un bon repas, aller courir. Tout ce qu’on peut faire en confinement, en somme. Mais pour lui, ce n’était pas assez. “Il s’est avéré que j’avais vraiment besoin de me sentir attaché à quelque chose et d’avoir une vision de qui je voulais être à la fin de toute la pandémie. Le monde ne s’arrête à personne et je savais que je devais continuer à façonner la vie que je voulais pour moi-même”, explique-t-il.
Il trouve donc un moyen de se réapproprier une forme de liberté et s’engage dans ce projet photo, qu’il conçoit comme une manière de se “surprendre en flagrant délit”. “Il y a 1440 minutes par jour, et j’ai utilisé un générateur de nombres aléatoires pour déterminer à quelle minute de chaque jour je devrais régler une alarme. Mes deux seules règles étaient que je devais régler les alarmes une semaine à l’avance, et que je devais photographier la tâche exacte que je faisais quand elles se déclenchaient.”
Il conclut: “Sans paraître trop dramatique, cette série de photos a été une bouée de sauvetage pour moi. Quand je regarde ces images, je vois quelqu’un s’accrocher à une partie fondamentale de lui-même - une partie qui continue de pousser et de trouver un sens partout où elle le peut. Je suis reconnaissant pour cette partie de moi-même parce que je sais combien de fois cela m’a aidé à survivre dans ma situation”.
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