En Corée du Nord, Kim Jong Un limoge des dirigeants après un "grave incident" lié au Covid

ÉPIDÉMIE - “Négligence”, “irresponsabilité”, “passivité”. Le leader nord-coréen Kim Jong Un a limogé plusieurs hauts responsables qu’il a accusés d’être responsables d’un “grave incident” lié à la pandémie de Covid-19, dont Pyongyang n’a jusqu’à...

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Le leader nord-coréen, Leader Kim Jong Un s'exprimant lors du 8e Comité central du parti, le 12 février 2021

ÉPIDÉMIE - “Négligence”, “irresponsabilité”, “passivité”. Le leader nord-coréen Kim Jong Un a limogé plusieurs hauts responsables qu’il a accusés d’être responsables d’un “grave incident” lié à la pandémie de Covid-19, dont Pyongyang n’a jusqu’à présent pas reconnu la présence sur son territoire.

Ces responsables ont “causé un grave incident qui provoque une énorme crise pour la sécurité de la nation et de son peuple”, a déclaré Kim Jong Un lors d’une réunion du politburo, cité par l’agence officielle KCNA.

L’agence n’a fourni aucun détail sur le nombre de personnes limogées ni sur les faits qui leur sont reprochés mais Kim Jong Un les a accusés d’être “la proie de l’égoïsme et de la passivité”.

“L’incompétence et l’irresponsabilité des hauts responsables est un facteur majeur de ralentissement dans l’exécution de tâches importantes”, a ajouté le leader nord-coréen au cours de la réunion, selon KCNA.

Jusqu’à présent, le régime nord-coréen a toujours soutenu que l’épidémie de Covid-19 n’était pas arrivée sur son sol, ce dont doutent nombre d’experts.

À la tête d’un pays au système de santé défaillant, Kim Jong Un a décidé de fermer en janvier 2020 les frontières de la Corée du Nord afin d’empêcher une propagation du coronavirus apparu chez son voisin chinois.

Pyongyang n’a jamais fait état de cas de Covid-19, ni dans les médias officiels ni à travers les chiffres communiqués à l’Organisation mondiale de la santé.

L’information publiée par KCNA “signifie que la Corée du Nord a enregistré des cas”, a affirmé à l’AFP Ahn Chan-il, un transfuge nord-coréen devenu chercheur à l’Institut mondial pour les études nord-coréennes, basé à Séoul.

L’agence officielle a rapporté que, à l’occasion d’une réunion du Politburo, Kim Jong Un avait reproché à des fonctionnaires d’avoir fait preuve de “négligences” étant à l’origine d’un incident “crucial” qui a entraîné “une grande crise avec des conséquences graves en matière de sécurité de l’Etat et de la population”.

Aucun détail

Il n’a cependant donné aucun détail sur ce qu’il s’est produit. Kim Jong Un a ajouté que le “manque de compétence et une irresponsabilité” de ces cadres avait retardé la réalisation de tâches importantes, les accusant “d’auto-protectionnisme et de passivité”.

Des membres du puissant politburo du Parti des travailleurs de Corée du Nord et de son presidium ont été limogés et de nouveaux membres ont été nommés mardi lors d’une réunion, a indiqué KCNA précisant que des responsables gouvernementaux avaient été “mutés” et d’autres “nommés”.

Sous le coup de sanctions internationales à cause de son programme nucléaire, la Corée du Nord s’est retrouvée plus isolée que jamais à cause de cette mesure. Son commerce avec la Chine, duquel elle dépend lourdement, s’est drastiquement réduit et les travailleurs humanitaires ont déserté le pays.

Kim Jong Un a récemment reconnu que la Corée du Nord faisait face à une “situation alimentaire tendue”, tirant la sonnette d’alarme dans un pays où le secteur agricole est depuis des années en proie à de graves difficultés.

Il avait appelé en avril à “mener une nouvelle ‘Marche forcée’ (...) afin d’aider la population face aux difficultés”.

La “Marche forcée” est l’expression employée au Nord pour désigner la famine des années 1990 qui a fait des centaines de milliers de morts, à la suite de la réduction de l’aide de Moscou après l’effondrement soviétique.

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