En Espagne, la vaccination d'élus non prioritaires déclenche un scandale

CORONAVIRUS - Comme en France, l’Espagne a lancé depuis le début de l’année une large campagne de vaccination contre le Covid-19. La péninsule ibérique avait déjà administré plus d’un millions de dosse , selon le ministère espagnol de la Santé,...

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Un résident de maison de retraite se fait vacciner contre le Covid-19 à Barcelone.  (AP Photo/Emilio Morenatti)

CORONAVIRUS - Comme en France, l’Espagne a lancé depuis le début de l’année une large campagne de vaccination contre le Covid-19. La péninsule ibérique avait déjà administré plus d’un millions de dosse , selon le ministère espagnol de la Santé, mais parmi ceux qui ont reçu une injection tous ne faisaient pas partie des personnes prioritaires.

Pour le moment, comme le relève l’édition espagnole de 20 minutes, près d’une quinzaine de personnalités politiques, tous partis confondus, ont été pointées du doigt pour avoir été vaccinées alors que ce n’était pas leur tour. 

C’est notamment le cas de Manuel Villegas, en charge de la Santé dans la région autonome de Murcie, mais aussi de son épouse, et de 400 autres travailleurs du département régional de la santé et du service de santé de Murcie. Le responsable a bien tenté de se justifier en expliquant qu’il était médecin de profession et qu’il était régulièrement en contact avec du personnel de santé exposé au covid-19, il a malgré tout remis sa lettre de démission ce mercredi, détaille Reuters. Son homologue dans la ville de la Ceuta, Javier Guerrero, a en revanche refusé de partir et a même assuré lors d’une conférence de presse qu’il ne voulait pas se faire vacciner. “Je n’aime pas les vaccins”, a-t-il même ajouté.

Plusieurs élus se sont notamment justifiés en arguant qu’il y avait “assez de doses” ou que les doses en question risquaient d’être jetées. C’est notamment la justification employée par le maire indépendantiste de Riudoms en Catalogne, Sergi Pedret

Le parti socialiste appelle à la démission

Le parti socialiste du Premier ministre Pedro Sanchez a officiellement demandé dans un communiqué à ce que tous les élus ayant reçu le vaccin en avance démissionnent. La formation politique a d’ailleurs suspendu les fonctions de quatre maires socialistes. 

De son côté le conservateur Parti Populaire a soutenu Bernabé Canon maire de la Nucia, dans la province d’Alicante, ainsi que le conseiller locale en matière de santé, Manuel Alcalá -tous les deux ont fait les gros titres pour avoir été vaccinés en avance- arguant qu’ils tombaient tous les deux dans la catégorie du personnel soignant. 

Le scandale pourrait également viser plusieurs hauts gradés militaires qui ne faisaient pas partie, eux non plus, des publics prioritaires. Si la grande muette ibérique a sa propre campagne de vaccination, le ministère espagnol de la Défense a lancé une enquête interne. 

Cela ne pourrait représenter toutefois qu’une partie du scandale puisque selon El Pais, le nombre de personnes vaccinées alors que ce n’était pas leur tour pourrait s’élever à plusieurs centaines et impliquer les familles de personnes soignantes, ou des médecins retraités. À Madrid, une maison de retraite a ainsi vacciné des proches de ses employés mais aussi des prêtes qui rendent visite aux résidents. 

La vaccination doit être planifiée

Le ministre espagnol de la Santé, Salvador Illa, a en tout cas battu en brèche certaines des excuses formulées par les élus. “La vaccination doit être planifiée avec un calendrier approprié afin que les doses ne soient pas en reste”, a-t-il déclaré mercredi, rappelant que les plus de 80 ans étaient le prochain groupe prioritaire. 

Ce scandale autour des vaccinations intervient alors que le nombre de contaminations est en forte augmentation depuis les fêtes de fin d’années. De nombreuses régions espagnoles, compétentes en matière de santé, mettent actuellement la pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il les autorise à imposer un couvre-feu avant 22H00 ou de stricts confinements de la population.

Des mesures que l’exécutif du socialiste Pedro Sanchez se refuse à prendre jusqu’à présent, alors que population et entreprises restent traumatisées par le confinement du printemps, l’un des plus stricts au monde. La région de Madrid, l’une des plus touchées d’Espagne par la pandémie, a cependant annoncé ce vendredi d’avancer l’heure du couvre-feu et l’horaire de fermeture des bars et des restaurants.

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