En France, Michelin va supprimer jusqu'à 2300 postes
MICHELIN - Cette nouvelle coupe dans ses effectifs touchera tous ses sites en France. Le groupe Michelin va supprimer sur trois ans jusqu’à 2.300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d’un “plan de compétitivité” présenté...
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MICHELIN - Cette nouvelle coupe dans ses effectifs touchera tous ses sites en France. Le groupe Michelin va supprimer sur trois ans jusqu’à 2.300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d’un “plan de compétitivité” présenté ce mercredi 6 janvier et qui pourrait provoquer l’émoi dans un pays déjà déprimé par le Covid.
Cette coupe survient quelques mois après l’annonce de la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune, malgré de bons résultats du pneumaticien français. Le président de Michelin Florent Menegaux a précisé à l’AFP qu’il n’y aurait “pas de fermeture d’usine, aucun départ contraint. Nous anticipons environ 60% de mesures de pré-retraites et 40% de départs volontaires, dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives (RCC)”.
Tous les sites
De Clermont-Ferrand à Epinal en passant par Vannes et Troyes, cette nouvelle réorganisation concerne “tous les sites français du groupe”, a précisé Florent Menegaux.
“Michelin s’engage à recréer autant d’emplois qu’il y en aura de supprimés”, a-t-il ajouté toutefois, vantant le modèle social protecteur de l’entreprise. En parallèle de ces suppressions de postes, Michelin compte accroître son activité dans divers domaines industriels d’avenir.
A travers ce plan, le Bibendum vise “une amélioration de sa compétitivité pouvant aller jusqu’à 5% par an” pour les activités tertiaires et pour l’industrie, ce qui pourrait signifier “d’ici trois ans une réduction de postes pouvant aller jusqu’à 2.300″, sur les 21.000 que compte Michelin en France - soit 10% des effectifs.
Le groupe avait déjà effectué en 1999 une coupe historique de 7.500 postes.
Plus récemment, le groupe soumis à la concurrence des pneus à prix cassés a supprimé près de 1.500 postes, notamment à son siège historique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et aux Etats-Unis. Il a également fermé les sites de La Roche-sur-Yon (Vendée) et Bamberg en Allemagne.
La crise liée au coronavirus a retardé l’annonce de cette nouvelle restructuration en préparation depuis 18 mois, mais ne l’a pas causée, souligne le président de Michelin.
Le nombre de départs site par site sera précisé dans les prochains mois: la direction du groupe souhaite ouvrir “rapidement” des négociations avec les organisations syndicales autour d’un “accord-cadre d’une durée de 3 ans”.
Le groupe va pourtant bien et prévoit des résultats positifs pour 2020 malgré la crise sanitaire. Les dividendes distribués aux actionnaires ont augmenté à mesure que le groupe améliorait ses résultats: le dividende par action a été multiplié par trois depuis 2009.
Le spectre de 1999
En 1999, une situation similaire avait choqué l’opinion publique, poussant le Premier ministre d’alors, Lionel Jospin, à souligner qu’il ne fallait pas “tout attendre de l’Etat”. Edouard Michelin, alors tout jeune président du groupe, avait regretté une maladresse dans l’annonce du plan.
“Nous avons toujours distribué environ 35% de notre résultat. Il y a quelques années, on ne faisait pas de résultats, donc on ne distribuait pas de dividendes”, explique Florent Menegaux en 2021. “Nos actionnaires ont continué à nous suivre pendant ces années-là, il est normal qu’ils soient rétribués pour le risque qu’ils prennent”.
En 2020, “Michelin aura distribué 360 millions de dividendes, et 6,4 milliards d’euros en frais de personnel, dont 1,2 milliard en France”, souligne M. Menegaux.
Le groupe est “confronté depuis une dizaine d’années à de profondes transformations structurelles du marché mondial du pneumatique, marqué notamment par l’arrivée massive de produits à bas coûts”, souligne Michelin dans un communiqué. Il doit donc “accompagner les évolutions stratégiques de ses activités pour préparer l’avenir. C’est le cas notamment en France où la vitalité de ses positions passe par un renforcement significatif de sa compétitivité”, souligne-t-il.
“Michelin n’abandonne pas la France” et “va réinvestir une partie des économies réalisées dans le développement de nouvelles activité”, souligne Florent Menegaux.
Ses 15 sites industriels dans l’Hexagone se sont progressivement spécialisés dans les pneumatiques haut de gamme, agricoles, industriels, ou de compétition.
En parallèle, Michelin poursuit “sa stratégie de localisation en France de nouvelles activités à forte valeur ajoutée”, comme la pile à hydrogène, l’impression 3D, les colles ou le recyclage des déchets plastiques. A horizon 2030, Michelin souhaite que 30% de son chiffre d’affaires soit réalisé hors pneus.
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