En Inde, la pénurie de bouteilles d'oxygène plonge le pays dans une crise majeure
CORONAVIRUS - L’Inde, deuxième pays le plus touché par le Covid-19 après les États-Unis, est confrontée à une crise sanitaire majeure avec plus de 2000 décès, près de 300.000 nouvelles contaminations en 24 heures et une pénurie de traitements...
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CORONAVIRUS - L’Inde, deuxième pays le plus touché par le Covid-19 après les États-Unis, est confrontée à une crise sanitaire majeure avec plus de 2000 décès, près de 300.000 nouvelles contaminations en 24 heures et une pénurie de traitements et d’oxygène.
Le pays déplore désormais plus de 182.000 morts de la pandémie et 15,6 millions de contamination, conduisant le Premier ministre Narendra Modi à intervenir pour la 1ère fois à la télévision depuis l’explosion des chiffres. Reconnaissant que l’Inde et ses 1,3 milliard d’habitants livraient “une nouvelle fois une grosse bataille”, M. Modi a demandé à ses compatriotes d’agir davantage contre le coronavirus afin d’éviter de nouveaux confinements, alors que cette deuxième vague épidémique a frappé le pays “comme un ouragan”.
Cette recrudescence exponentielle, avec près de 3,5 millions de nouvelles contaminations depuis le début du mois, est notamment imputée à une “double mutation” du virus. Malgré ses villes surpeuplées et la vétusté de son système de santé, l’Inde avait jusqu’à présent réussi à minimiser l’impact d’une pandémie à l’origine de plus de trois millions de décès dans le monde.
Selon la presse, la production de traitements contre le coronavirus a été ralentie, voire suspendue, dans certaines usines et les appels d’offres pour des installations de production d’oxygène ont pris du retard.
I urge central govt wid folded hands to urgently provide oxygen to Delhi https://t.co/ElqckwAWT0
— Arvind Kejriwal (@ArvindKejriwal) April 20, 2021
Aujourd’hui, des familles de malades désemparées s’approvisionnent en médicaments et oxygène à des prix exorbitants sur le marché noir, et les réseaux sociaux sont inondés d’appels à l’aide désespérés. Le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal a tweeté tard mardi que certains hôpitaux de la mégalopole n’avaient “plus que quelques heures d’oxygène” en réserve.
Des camions d’approvisionnement sont arrivés juste à temps dans plusieurs hôpitaux aux 1ères heures de mercredi, mais les réserves d’oxygène restent limitées.
Plus de 22 morts dues à une coupure d’oxygène
Selon des informations de presse, certains camions ont été bloqués dans l’État voisin de l’Haryana, alors qu’il ne restait à l’hôpital St Stephen à Delhi plus que deux heures d’oxygène pour traiter 300 malades. Le ministre de la Santé de la mégapole d’environ 25 millions d’habitants, Satyendar Jain, a exhorté le gouvernement fédéral à “rétablir la chaîne d’approvisionnement en oxygène pour éviter une crise majeure”. “Le (gouvernement central), les États et les secteurs privés tentent de faire en sorte que chaque patient dans le besoin reçoive de l’oxygène”, a affirmé M. Modi mardi soir.
Mais les hôpitaux de l’État du Maharashtra (Ouest), et de sa capitale surpeuplée, Bombay, épicentre de la poussée de coronavirus, connaissent déjà de graves pénuries, selon la presse locale mercredi. Elle rapportait aussi que vingt-deux malades sont morts dans un hôpital de Nashik, en raison d’une coupure d’alimentation en oxygène de ventilateurs pendant une demi-heure.
“La plupart des patients sont renvoyés chez eux parce que nous n’avons pas assez d’oxygène et de Remdesivir pour les traiter”, explique Harish Krishnamashar, médecin au Ramaiah Medical College Hospital, à Bangalore (Sud). Les quantités d’oxygène servant habituellement à couvrir les besoins d’une semaine sont épuisées en moins de 48 heures, précise-t-il. L’Inde a administré plus de 130 millions de vaccins jusqu’à présent et, à partir du 1er mai, tous les adultes pourront se faire vacciner.
Les États du pays ont imposé différentes mesures de restrictions : depuis lundi soir Delhi est confinée pour une semaine, tous les magasins non essentiels ont été fermés dans le Maharashtra et l’État d’Uttar Pradesh, qui compte 200 millions d’habitants, impose un confinement pendant le week-end. Le confinement de Delhi a incité des dizaines de milliers de travailleurs migrants à fuir la mégapole, rappelant la crise humaine et économique de l’an dernier.
La France impose désormais une quarantaine
Une quarantaine de dix jours sera désormais obligatoire pour tous les voyageurs en provenance d’Inde. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal l’a annoncé mercredi 21 avril à l’issue du Conseil des ministres, en précisant que le gouvernement avait décidé dans la matinée d’ajouter ce pays à la liste des territoires dont les voyageurs sont déjà soumis à une période d’isolement (Brésil, Chili, Argentine et Afrique du Sud), en plus de la Guyane.
“Pour quelques pays où la situation sanitaire est gravissime et particulièrement inquiétante et préoccupante, nous serrons encore la vis”, a ainsi déclaré Gabriel Attal, qui a précisé que “d’autres pays pourraient être ajoutés à la liste si cela s’avérait nécessaire”.
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