En Iran, Ebrahim Raïssi élu président succède à Hassan Rohani
ELECTIONS - L’ultraconservateur Ebrahim Raïssi a remporté la présidentielle en Iran, ce samedi 19 juin selon des 1ers résultats qui le donnent vainqueur avec 62% des voix.Chef de l’Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi, 60 ans, faisait figure...
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ELECTIONS - L’ultraconservateur Ebrahim Raïssi a remporté la présidentielle en Iran, ce samedi 19 juin selon des 1ers résultats qui le donnent vainqueur avec 62% des voix.
Chef de l’Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi, 60 ans, faisait figure d’archifavori, faute de concurrence réelle après la disqualification de ses principaux adversaires. La campagne électorale a été fade, sur fond de ras-le-bol général face à la crise, dans un pays riche en hydrocarbures mais soumis à des sanctions américaines.
Se présentant comme le champion de la lutte anticorruption et le défenseur des classes populaires au pouvoir d’achat miné par l’inflation, Ebrahim Raïssi est le seul des quatre candidats à avoir véritablement fait campagne.
“J’espère qu’il saura (épargner à la population) les privations”, a confié à l’AFP vendredi une de ses électrices à Téhéran, une infirmière drapée dans un tchador noir.
Réélu en 2017 au 1er tour face à Ebrahim Raïssi qui avait alors obtenu 38% des voix, le président Hassan Rohani, un modéré qui quittera le pouvoir en août, finit son second mandat à un niveau d’impopularité rarement atteint.
À Téhéran, il n’est pas compliqué de trouver des abstentionnistes accusant le gouvernement de n’avoir “rien fait” pour le pays ou ne voyant pas l’intérêt de participer à une élection courue d’avance, voire selon eux “organisée” pour permettre à Ebrahim Raïssi de gagner.
Sans appeler à l’abstention, l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, populiste qui avait vu sa candidature invalidée en mai, a dénoncé une élection organisée “contre les intérêts du pays” et annoncé sa décision, à titre personnel, de ne pas participer à “ce péché”.
Prérogatives limitées en Iran
Le président a des prérogatives limitées en Iran, où l’essentiel du pouvoir est aux mains du guide suprême.
Le bilan de Hassan Rohani est entaché par l’échec de sa politique d’ouverture après le retrait des États-Unis, en 2018, de l’accord sur le nucléaire iranien conclu avec les grandes puissances.
Ce retrait et le rétablissement de sanctions américaines punitives qui a suivi ont plongé le pays dans une violente récession en privant notamment le gouvernement de ses recettes pétrolières à l’exportation.
En décembre et janvier 2017-2018 et en novembre 2019, deux vagues de contestation ont été violemment réprimées.
Sur la question du nécessaire redressement de l’économie, les quatre candidats à la présidentielle s’accordent pour dire que la solution passe par la levée des sanctions américaines, objet de négociations pour sauver l’accord de Vienne en y réintégrant les États-Unis.
Pour l’opposition en exil et des défenseurs des droits humains, Ebrahim Raïssi est l’incarnation de la répression et son nom associé aux exécutions massives de détenus de gauche en 1988, drame dans lequel l’intéressé nie toute participation.
Il figure sur la liste noire des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour “complicité de graves violations des droits humains”.
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