En Israël, Netanyahu n'a plus que quelques heures pour former un gouvernement
ISRAËL - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui fait face à un procès pour corruption, n’a plus que quelques heures pour rassembler l’ensemble des forces de droite du pays, voire pactiser avec des islamistes, afin de former...
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ISRAËL - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui fait face à un procès pour corruption, n’a plus que quelques heures pour rassembler l’ensemble des forces de droite du pays, voire pactiser avec des islamistes, afin de former le prochain gouvernement.
Il a jusqu’à 23H59 (22H59 en France) ce mardi 4 mai pour le faire, faute de quoi le président Reuven Rivlin accordera ce mandat à un autre élu.
Le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu était arrivé en tête des élections législatives de mars avec 30 sièges, les quatrièmes en moins de deux ans en Israël, et avait été chargé par le président de former le prochain gouvernement.
Objectif: réunir 61 députés
Pour y parvenir, Benjamin Netanyahu doit réunir une majorité de 61 députés sur les 120 de la Knesset, le Parlement. Comme l’appui de ses alliés des partis juifs ultra-orthodoxes n’est pas suffisant, le Premier ministre a multiplié les contacts ces dernières semaines dans l’espoir d’atteindre ce seuil.
Benjamin Netanyahu a courtisé la formation de la droite radicale Yamina (sept députés) de Naftali Bennett, et la coalition d’extrême droite “Sionisme religieux” (six députés) de Bezalel Smotrich.
Et il a même proposé lundi à Naftali Bennett, ex-ministre de la Défense et ardent défenseur de l’essor des colonies en Cisjordanie occupée, d’assurer en 1er la fonction de chef de gouvernement, dans le cadre d’un éventuel accord de rotation au pouvoir. Mais Naftali Bennett lui a renvoyé la balle en refusant l’offre, accusant Benjamin Netanyahu de s’être acharné ces dernières semaines contre son parti.
Les voix éventuellement réunies du Likoud, des partis ultra-orthodoxes et des droites extrême porteraient le compteur à un total de 59 députés, juste en dessous du seuil de la majorité.
Pour obtenir ces deux appuis, Benjamin Netanyahu doit soit convaincre le frondeur Gideon Saar, ex-Likoud farouchement opposé au Premier ministre, de le rejoindre, soit encore de rallier Mansour Abbas, chef de Raam (4 élus), une formation islamiste.
Un dernier tour de magie avant minuit?
Ces dernières semaines, les discussions se sont multipliés avec et autour de Mansour Abbas, qui n’a pas refusé de soutenir un gouvernement Netanyahu sans y participer.
Mais un problème persiste: l’extrême droite, dont certains membres ont scandé ces dernières semaines “Mort aux Arabes” dans les rues de Jérusalem, refuse de participer à un gouvernement soutenu par les islamistes.
“La partie n’est pas terminée, mais Benjamin Netanyahu commence à manquer de lapins à sortir de son chapeau”, résume mardi le quotidien Maariv jouant sur le sobriquet du Premier ministre, souvent qualifié de “magicien” de la politique pour sa capacité à tisser des alliances pour se maintenir au pouvoir.
A moins d’un dénouement de dernière minute, le mandat de Benjamin Netanyahu échouera donc sur les coups de minuit.
Tous les regards sur Yaïr Lapid
Tous les regards sont déjà tournés vers le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, alors que le pays reste en deuil après la bousculade géante qui a fait 45 morts vendredi lors d’un pèlerinage réunissant des dizaines de milliers de juifs orthodoxes au Mont Meron.
Affirmant que “cette tragédie aurait pu être évitée”, Yaïr Lapid a accusé Benjamin Netanyahu d’avoir laissé le site Meron “ouvert” et appelé lundi à la formation d’un futur gouvernement “responsable”.
“Le temps d’un nouveau gouvernement est venu (...) Ce gouvernement ne sera pas parfait mais il prendra ses responsabilités et se concentrera sur la gestion du pays”, a déclaré Yaïr Lapid affirmant être en mesure de rallier des élus de droite, de gauche et du centre pour atteindre le seuil des 61 députés.
S’il y parvient, une page de l’histoire d’Israël se tournera avec le départ de Benjamin Netanyahu, 71 ans dont les 12 dernières années au pouvoir. Sinon, les Israéliens risquent de retourner rapidement aux urnes...
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