En Nouvelle-Calédonie, un gendarme promu malgré des violences conjugales
AGRESSION - “Incompatible” “disqualifié” absence de “droiture”. Plusieurs dirigeants de Nouvelle-Calédonie ont souhaité ce jeudi 19 août le départ du commandant de la gendarmerie après la révélation du site d’information Mediapart de sa condamnation...
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AGRESSION - “Incompatible” “disqualifié” absence de “droiture”. Plusieurs dirigeants de Nouvelle-Calédonie ont souhaité ce jeudi 19 août le départ du commandant de la gendarmerie après la révélation du site d’information Mediapart de sa condamnation en 2020 pour violences conjugales.
“J’ai signalé cette nuit aux plus hautes autorités de l’État que cette fonction était incompatible avec ce type de délit et qu’il fallait au plus vite prendre la décision de renvoyer ce colonel en Métropole”, a écrit Sonia Backès, présidente de la province Sud où se trouve Nouméa, sur sa page Facebook.
L’élue non indépendantiste ajoute que “dans un pays où 22% des femmes sont victimes de violences, (...) la décision de changer la tête de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie ne doit pas souffrir d’une hésitation”.
Dans un communiqué, les députés Philippe Gomes et Philippe Dunoyer, et le sénateur Gérard Poadja, tous membres du parti de centre droit Calédonie Ensemble, ont considéré que cette condamnation “disqualifiait le colonel Eric Steiger” et demandé son “remplacement”.
Ils ont cité le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a récemment affirmé que “tout gendarme condamné pour violences conjugales ne devait plus être en contact avec le public” et que “les traitements de ces violences seraient désormais prioritaires pour les policiers et gendarmes partout en France”.
Le président du Rassemblement-LR et ancien président du gouvernement, Thierry Santa, a pour sa part estimé “qu’aucun dépositaire de l’autorité publique ne peut continuer à exercer ses fonctions quand il se rend coupable de tels agissements”.
Faisant allusion au troisième référendum sur l’indépendance, qui se tiendra le 12 décembre, les indépendantistes du FLNKS ont eux “exigé le remplacement immédiat du numéro un de la gendarmerie qui ne saurait incarner la droiture et l’engagement de l’exercice des compétences régaliennes sur place, qui à ce jour, est encore aux mains de l’État”.
La gendarmerie ne souhaite pas commenter
Ces réactions font suite à des révélations mercredi de Mediapart selon lesquelles Eric Steiger, nommé commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie le 8 juillet, a été condamné en mai dernier pour violences physiques et psychologiques sur son épouse.
Ce colonel de 48 ans avait écopé en 1ère instance en février 2020 de six mois de prison avec sursis pour des violences commises entre novembre 2017 et juin 2018, avant de voir sa peine réduite en appel à 6000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris, a rapporté le site d’investigation.
Le site précise que l’épouse d’Eric Steiger avait, dans sa plainte déposée début juin 2018, expliqué avoir été bloquée contre une armoire la tête violemment tordue et avoir été insultée “d’illettrée, saleté ou grosse conne”. La fille ainée du couple serait intervenue plusieurs fois pour venir en aide à sa mère.
Eric Steiger est arrivé en Nouvelle-Calédonie en août 2020 en qualité de commandant en second de la gendarmerie avant d’être promu. Contactée, la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie a fait savoir à l’AFP qu’il n’y aurait “aucune réaction, ni commentaire”.
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