En pleine pandémie de Covid-19, Macron ne veut pas oublier un autre grand combat sanitaire

POLITIQUE - C’est un décompte qui ne s’égrène pas au jour le jour comme celui du Covid-19. Son bilan n’en est pas moins dramatique. En France, 157.000 personnes meurent d’un cancer chaque année, ils sont 1,3 million à l’échelle européenne....

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En pleine épidémie, Emmanuel Macron ne veut pas oublier un autre grand combat sanitaire. (photo d'illustration datant du 23 octobre 2020)

POLITIQUE - C’est un décompte qui ne s’égrène pas au jour le jour comme celui du Covid-19. Son bilan n’en est pas moins dramatique. En France, 157.000 personnes meurent d’un cancer chaque année, ils sont 1,3 million à l’échelle européenne. Un fléau contre lequel Emmanuel Macron veut s’engager à travers un “plan décennale” dévoilé ce jeudi 4 février. 

Le président de la République va annoncer une enveloppe d′1,7 milliard d’euros sur cinq ans -un budget en hausse de 20% par rapport au dernier alloué en 2014- et dévoiler les axes forts de sa stratégie sur le court, comme le long terme, à l’heure où des diagnostics peuvent être retardés à cause de la crise du coronavirus.

Pour marquer le coup, le chef de l’État se rendra dans la matinée à Villejuif (Val-de-Marne), à la rencontre des équipes médicales et des patients de l’institut Gustave Roussy, le premier centre de lutte contre le cancer en Europe. “Un moment fort dans ce quinquennat des combats pour la santé”, veut croire l’Élysée avec comme ambition, pour ce quatrième “plan cancer”, d’aller “plus vite, plus loin, plus fort sur la lancée de ce qui a a été acquis avec les précédents.”

Des objectifs concrets

Concrètement, Emmanuel Macron va dessiner des caps... mais également fixer des objectifs plus ou moins précis. Ce qui n’était pas le cas lors des stratégies sanitaires précédentes. 

Au programme: passer de neuf à dix millions le nombre de dépistage par an à l’horizon 2025, réduire, en 2040, le nombre de cancers “évitables” de 60.000 cas sur 153.000 aujourd’hui ou encore améliorer significativement, sur dix ans, le taux de survie des cancers de plus mauvais pronostic. Sept, à l’image du cancer du poumon ou du pancréas, sont aujourd’hui identifiés comme présentant un taux de survie à cinq ans inférieur à 33%.

“Des objectifs chiffrés ambitieux”, selon l’Institut national du cancer, qui en appelle à “la mobilisation de tous, dans l’intérêt de la santé de nos concitoyens”.

″À l’heure où au moins 40% des cancers sont encore évitables, où 2 personnes sur 3 souffrent de séquelles liées à la maladie ou au traitement, et où des personnes sont terrassées par le cancer après quelques mois de lutte désespérée, une mobilisation plus forte et plus ambitieuse s’impose à nous pour renverser ces réalités”, exhorte l’agence gouvernementale dans son dossier de présentation.

Prévention, séquelles, cancers chez l’enfant

Emmanuel Macron devrait, lui, insister sur les quatre volets principaux de sa stratégie: la prévention, la lutte contre les cancers de mauvais pronostics et la réduction des séquelles, le tout en s’assurant que les avancées bénéficient à toute la population, et en particulier aux enfants. C’est d’ailleurs le sens du nom donné à ce plan décennal, baptisé “des progrès pour tous, de l’espoir pour demain”.

Dans la prévention des cancers ”évitables”, “la réduction du tabagisme reste la priorité absolue” nous explique l’Élysée. “L’impact du tabac est encore méconnu du grand public malgré 45.000 décès par ans. Son impact environnemental est ignoré par nos concitoyens”, nous dit-on, avec pour objectif, une première génération sans tabac en 2030.

Après le tabagisme, l’alcoolisme pourrait être davantage ciblé dans les mois à venir. L’Institut national du cancer évoque, dans son document détaillant son plan d’action, la publication prochaine d’une expertise de l’Inserm sur “la réduction des dommages associés à la consommation d’alcool.” Ses conclusions entraîneront sans doute un nouveau programme de prévention, basé “sur plusieurs leviers” comme la régulation, le marketing, l’accessibilité de l’offre ou le renforcement de l’information. 

Enfin, le gouvernement veut mettre “la réduction des séquelles” liés à la maladie ou au traitement à l’agenda, car “plus on guérit, plus on en a”, toujours selon les mots de la présidence qui cite, comme exemple, la chirurgie réparatrice dans le cadre du cancer du sein. 

Le paquet sur la recherche

Un vaste programme, que le président de la République veut appuyer en mettant le paquet sur la recherche française, au moment où certains pointent du doigt son “fiasco” dans la crise sanitaire du Covid-19. Au total, 50% des 1,7 milliard d’euros dévoilés ce jeudi lui seront alloués.

“C’est par la connaissance dans l’ensemble des domaines inexplorés jusqu’à présent que notre stratégie pourra progresser”, fait valoir l’Élysée au HuffPost en détaillant les différentes possibilités, de la recherche biologique de nouvelles techniques de dépistage à la recherche sociologique pour mieux comprendre les mécanismes de prévention ou d’adhésion. “Tous les chercheurs vont voir notre effort très vite, avec la multiplication des appels à projet”, promet-on.

Voilà donc pour la stratégie nationale de lutte contre le cancer. Mais les médecins et patients français vont pouvoir également compter sur un plan européen.

La commissaire à la Santé Stella Kyriakides a annoncé mercredi que l’Union allait engager 4 milliards d’euros pour financer des programmes de prévention, de recherche et de déploiement des traitements du cancer dans le cadre de son vaste programme d’“Europe de la santé”. Un projet de coordination -évoqué de longue date- qui a justement vu le jour à la fin de l’année 2020 pour répondre à la gestion chaotique des premiers mois de l’épidémie de coronavirus. 

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