"En thérapie" sur Arte: la série des Toledano-Nakache n'a pas laissé ses acteurs indemnes
SÉRIE - Pour leur première incursion sur le petit écran, Éric Toledano et Olivier Nakache ont choisi une série... hors normes. Le duo de réalisateurs signe les 35 épisodes de “En thérapie”, disponibles sur la plateforme arte.tv depuis ce jeudi...
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SÉRIE - Pour leur première incursion sur le petit écran, Éric Toledano et Olivier Nakache ont choisi une série... hors normes. Le duo de réalisateurs signe les 35 épisodes de “En thérapie”, disponibles sur la plateforme arte.tv depuis ce jeudi 28 janvier. Une fiction adaptée de la série israélienne “Betipul” créée en 2005 par Hagai Levi qu’ils ont découvert lors d’un voyage en Israël.
Dans la quinzaine de pays où la série a déjà été adaptée, le concept aussi singulier qu’original est le même: chaque épisode de 30 minutes met en scène un psy face à l’un de ses patients. Et le 5e jour, c’est le psy qui se rend chez son analyste à lui. Voilà tout. Pas d’action, pas de personnages à gogo: les 30 minutes d’épisode sont un dialogue entre deux, parfois trois personnes dans une seule et même pièce.
Près de 15 ans après la création de la série originale, les scénaristes français ont choisi de la recontextualiser au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. “L’idée, c’est de raconter comment un événement extérieur fait remonter des traumatismes intérieurs. Et cet événement pour nous, ce sont les attentats du 13-Novembre”, explique Éric Toledano lors d’une rencontre avec la presse à laquelle Le HuffPost a assisté.
Frédéric Pierrot, qui joue le psychanalyste, reçoit dans son cabinet une chirurgienne en plein désarroi amoureux (Mélanie Thierry), un couple en crise (Clémence Poésy et Pio Marmaï), une ado aux tendances suicidaires (Céleste Brunnquell) et un agent de la BRI traumatisé par son intervention au Bataclan (Reda Kateb). Enfin, c’est Carole Bouquet qui incarne son analyste avec qui il renoue après dix ans de silence.
Un tournage particulier
Et pour ces acteurs, le tournage de ces épisodes où tout ne repose que peu ou prou sur les dialogues qu’ils s’échangent n’avait rien d’habituel. “J’ai eu l’impression de sauter dans le vide sur cette série”, confie sans hésiter Carole Bouquet, pourtant rodée aux plateaux de tournage.
Il faut dire que devant la caméra d’Éric Toledano, Olivier Nakache et les coréalisateurs, les prises étaient longues et intenses. Les 35 épisodes ont été mis en boîte en 70 jours. Reda Kateb décrit un tournage “qui se rapproche du théâtre”, avec des prises de 20 minutes de texte. Le tout sur des thématiques intimes de la paternité et la maternité, de l’amour, de la violence ou d’une agression sexuelle.
“Les acteurs sont venus se mettre à nu vraiment”, confirme Éric Toledano. “S’il y a toujours une forme d’impudeur sur un plateau de tournage, je n’avais jamais connu un silence si rarement dérangé”.
“C’était un exercice pas facile”, évoque Pio Marmaï qui avoue à demi-mots que son personnage a touché des points sensibles en lui. “Je ne savais plus qui pleurait: moi, Ariane [son personnage, NDLR], nous deux... Comme si je faisais un travail sur moi, mais à travers une autre”, se souvient Mélanie Thierry.
“Les dialogues sont très impliquant et c’est sûr qu’on n’est pas indemne à la sortie de ce tournage”, conclut Frédéric Pierrot, qui porte l’intégralité des 35 face-à-face de la série.
Ces séances sur le sofa, qui dessinent en filigrane l’onde de choc qui s’est propagée dans les temps qui ont suivi les attentats du 13-Novembre et continue de le faire pour certains, peuvent aussi être intenses à regarder. Alors les réalisateurs déconseillent de “s’envoyer les 35 épisodes d’un coup”, mais plutôt de “voir une semaine de psychothérapie [soit 5 épisodes] puis d’attendre la semaine d’après pour digérer ses séances.”
La série, disponible en intégralité sur la plateforme Arte.tv depuis ce jeudi 28 janvier, sera diffusée à l’antenne tous les jeudis à 20h55 à partir du 4 février et jusqu’au 18 mars.
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