En Vendée, un prêtre tué: pourquoi Emmanuel A. était toujours en France

VENDÉE - L’incompréhension après le meurtre d’un prêtre en Vendée. De nombreux responsables de droite et d’extrême droite ont dénoncé sur Twitter le “laxisme” et la “faillite” de l’État après le “dramatique assassinat” dont un prêtre a été...

En Vendée, un prêtre tué: pourquoi Emmanuel A. était toujours en France

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Pourquoi l'homme qui a tué le prêtre en Vendée était-il toujours en France br /(Un prêtre tué en Vendée le 9 août Photo par Sebastien SALOM-GOMIS/AFP)

VENDÉE - L’incompréhension après le meurtre d’un prêtre en Vendée. De nombreux responsables de droite et d’extrême droite ont dénoncé sur Twitter le “laxisme” et la “faillite” de l’État après le “dramatique assassinat” dont un prêtre a été victime en Vendée ce lundi 9 août.

L’homme qui a reconnu les faits à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre est un ressortissant rwandais qui est mis en examen et a été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020; il devait pointer à la gendarmerie tous les 15 jours et avait interdiction de se rendre en Loire-Atlantique. Cela faisait plusieurs semaines que la victime avait recueilli Emmanuel A., après sa détention provisoire et un séjour dans un hôpital psychiatrique, et l’hébergeait au sein de la communauté des frères missionnaires Montfortain.

“En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre. Ce qui se passe dans notre pays est d’une gravité sans précédent: c’est la faillite complète de l’État et de Gérald Darmanin”, a dénoncé Marine Le Pen. Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, s’est aussi interrogé sur Twitter: “Mais que faisait encore cet individu en France?”

À cette question, Gérald Darmanin a rapidement répondu, reprochant à la présidente du Rassemblement national de polémiquer “sans connaître les faits”. Il explique ainsi que “cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé”.

Un argument réitéré par le ministère de l’Intérieur à France Bleu, précisant que des recours avaient été formulés dans cette affaire devant le tribunal administratif et étaient en cours d’examen.

“Aucune action administrative (expulsion, reconduite à la frontière) ne peut être mise en œuvre dès lors qu’un juge au pénal est saisi pour des faits délictuels ou criminels” explique sur LCI Marc Rollang porte parole de l’association Gendarmes et citoyens. Jérôme Poirot, ancien adjoint coordinateur national du renseignement, ajoute auprès du même média que, “s’il avait été expulsé, la peine d’emprisonnement prononcée n’aurait pas pu être mise en œuvre”. Il évoque alors “des questions complexes qui nécessitent de la pédagogie pour comprendre quels sont les principes qui guident notre droit”.

Expulsable dès 2019?

Mais cet argument ne résout pas toutes les questions: à Gérald Darmanin, Marine Le Pen rétorque que l’étranger d’origine rwandaise était expulsable depuis 2019, bien avant l’incendie de la cathédrale et la mise en place de son contrôle judiciaire. 

En effet, arrivé en France en 2012 après avoir fui son pays natal où il se disait en danger, l’homme avait effectué de nombreuses démarches en vue d’obtenir l’asile, mais toutes avaient été rejetées selon 20 Minutes qui précise qu’il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis 2019. Celle-ci n’avait, à l’époque, pas été mise en oeuvre.

Pour le porte-parole du RN, Sébastien Chenu, “chaque jour, notre pays s’enfonce un peu plus” et “il va vraiment falloir se réveiller!” Le maire de Béziers, Robert Ménard, a dénoncé un “crime ignoble” et l’eurodéputé RN Jérôme Rivière estimé que “le laxisme de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti tue. Ils doivent rendre des comptes!”

Un ”épouvantable échec de l’État”

La candidate à droite à la présidentielle Valérie Pécresse (Libres, ex-LR) s’est dite “bouleversée”, tandis que Xavier Bertrand (ex-LR), lui aussi candidat, a fait part de son “effroi” après cet assassinat “qui frappe au cœur les catholiques à quelques jours de l’Assomption”.

“Cet homme n’aurait jamais dû entrer en France et encore moins y rester après l’incendie de la cathédrale de Nantes. (...) Nous avons sous les yeux les conséquences de nos lâchetés et nos aveuglements”, a estimé le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, tandis que le député LR des Alpes-maritimes Eric Ciotti dénonçait “le laxisme de ce pouvoir et de son prédécesseur socialiste”. Le député LR de l’Yonne Guillaume Larrivé a dénoncé un ”épouvantable échec de l’État”. 

À voir également sur Le HuffPost: Au Canada, 215 chaussures d’enfants en mémoire des victimes d’un ancien pensionnat pour Amérindiens