Enfants français détenus en Syrie: 120 personnalités demandent leur rappatriement

ENFANTS - Quelque 120 personnalités du monde universitaire et de la culture appellent la France à “rapatrier immédiatement” les enfants français retenus avec leurs mères dans les camps syriens où ils “périssent à petit feu”, dans une tribune...

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Claude Lelouche, Audrey Fleurot et Costa Gavras

ENFANTS - Quelque 120 personnalités du monde universitaire et de la culture appellent la France à “rapatrier immédiatement” les enfants français retenus avec leurs mères dans les camps syriens où ils “périssent à petit feu”, dans une tribune publiée ce vendredi 18 juin par Le Monde.

“Ces enfants sont innocents. Ils n’ont pas choisi de partir en Syrie ni de naître en zone de guerre ou dans ces camps”, soulignent dans cet appel les signataires, parmi lesquels les actrices Sandrine Bonnaire et Audrey Fleurot, les metteurs en scène Ariane Mnouchkine et Jean-Michel Ribes ou les réalisateurs Costa Gavras, Claude Lelouch et Robert Guediguian.

“Ils sont des victimes que la France abandonne en leur faisant payer le choix de leurs parents”, poursuivent-ils.

Environ 200 enfants et 80 Françaises sont détenus depuis la chute en mars 2019 du “califat” du groupe Daech en Syrie, dans des camps du nord-est du pays contrôlés par les Kurdes.

Un retour au cas par cas

Jusqu’à présent, Paris a maintenu une politique de retour au cas par cas pour ces enfants - 35, majoritairement des orphelins, ont été rapatriés jusqu’ici - et considère que les adultes devraient être jugés sur place.

“Laisser périr ces enfants dans ces camps est indigne de notre État de droit et contraire à nos engagements internationaux”, estiment-ils, tout en jugeant que “les rapatrier sans leurs mères, comme le souhaiteraient certains États, ne répond pas à l’intérêt supérieur de ces enfants”.

“Ces enfants français, dont la grande majorité a moins de 6 ans, portent les stigmates de leurs blessures et de leurs traumatismes”, observent-ils encore, soulignant qu’ils ne bénéficiaient “d’aucun soin approprié” et n’étaient “pas scolarisés”.

L’appel, signé aussi par deux pères de victimes de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015 ou encore l’ex-ambassadeur de France en Syrie Michel Duclos, indique que “ces femmes et ces enfants sont tous ou presque (...) restés entassés dans des cellules de quelques mètres carrés, sans pouvoir ni se laver, ni manger à leur faim, durant des semaines et parfois des mois”.

Certains de ces signataires, comme l’écrivaine Marie Despleschin ou l’acteur Bruno Raffaelli, sociétaire de la Comédie Française, participeront lundi à un colloque sur le sujet organisé au théâtre du Rond-Point à Paris par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

Récemment, l’Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas ont procédé à des rapatriements. Le Danemark et la Belgique ont de leur côté annoncé préparer le retour de leurs enfants.

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