“Ensoulment”, The The de retour d’entre les morts

Si le coronavirus a causé un massacre parmi les rangs des musicien·nes – le chanteur Christophe, le saxophoniste Manu Dibango parmi les plus connu·es –, elle a failli compter une autre victime à son funeste tableau de chasse. Hospitalisé au...

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Si le coronavirus a causé un massacre parmi les rangs des musicien·nes – le chanteur Christophe, le saxophoniste Manu Dibango parmi les plus connu·es –, elle a failli compter une autre victime à son funeste tableau de chasse.

Hospitalisé au début de la pandémie au printemps 2020, l’Anglais Matt Johnson affirme dans une récente entrevue à The Independent : “En fait, peut-être que je suis mort.” Celui qui œuvre sous le nom de The The et reste le pilier, la voix et l’âme du groupe depuis les années 1980 a bien survécu. L’expérience quasi fatale lui a inspiré Linoleum Smooth to The Stockinged Foot, l’une des chansons les plus intimes d’un album qui ne manque pas de vie.

Un septième album

Le 1er en près de vingt-cinq ans, depuis Naked Self (2000), maillon faible d’une discographie pourtant forte en sommets de pop acerbe et mélodique. Avec Soul Mining (1983) et Infected (1986), cet autodidacte et working class hero avait subtilement tordu la new wave et la pop synthétique pour en faire le véhicule de sa vision du monde. Mind Bomb (1989) et Dusk (1992), les suivants, enregistrés avec le génial guitariste des Smiths Johnny Marr le voyaient exceller dans un indie rock nerveux et attachant.

Puis, après un hommage au chanteur country Hank Williams et le décevant Naked Self (2000), Matt Johnson a disparu des radars, préférant se consacrer dans l’ombre aux musiques de films. Un single en 2017 avec Johnny Marr pour le Record Store Day et une tournée célébrée comme un comeback inespéré ont remis The The en lumière. Jusqu’à l’enregistrement de ce septième album où son auteur-compositeur-interprète montre qu’il n’a pas perdu sa verve et le sens de la dramaturgie musicale sans, cependant, tricher avec son âge.

Ensoulment en 12 titres

Si vous avez découvert The The avec l’inclusion de This Is The Day dans la BO du troisième film des Gardiens de la Galaxie, Ensoulment ne propose rien d’aussi enlevé et d‘immédiatement catchy. À part sur la chanson d’ouverture, Cognitive Dissident, menée par une ligne de basse remuante, il a un peu baissé le tempo avec les décennies. Mais c’est pour adopter les rythmiques d’un folk rock fiévreux comme, ailleurs, peut le pratiquer Nick Cave avec ses Bad Seeds.

Avec les chœurs de Gillian Glover et la guitare vénéneuse de Barrie Cadogan – d’autres fidèles comme Earl Havin à la batterie et James Heller à la basse sont là –, Some Days I Drink my Coffee by the Grave of William Blake, A Rainy Day Of May ou Zen & the Art of Dating imposent leur tension. Tout aussi habité, Kissing the ring of POTUS – l’acronyme de President of The United States montre que Matt Johnson ne vit pas avec des œillères pour se préserver du reste du monde. Mais la plus belle chanson de l’ensemble est bien la déclaration amoureuse I Want to Wake Up With You.

Ensoulment (Earmusic/Verycords Records/Warner Music France). Sortie le 6 septembre.