Erika de Casier publie un deuxième album à sensations fortes
Cela a beau être une triste habitude dont artistes et journalistes sont dorénavant coutumier·ières, mais échanger à distance avec Erika de Casier, semi-confinée sur une île de son Danemark d’adoption, a quelque chose de particulièrement surréaliste...
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Cela a beau être une triste habitude dont artistes et journalistes sont dorénavant coutumier·ières, mais échanger à distance avec Erika de Casier, semi-confinée sur une île de son Danemark d’adoption, a quelque chose de particulièrement surréaliste quand on pense à la tonalité intime de sa musique – peu compatible avec le tout-distanciel. Mais il en faut plus pour décourager l’artiste de 22 ans : “Je reçois encore des messages de gens qui viennent de découvrir ma musique, lance-t-elle. Ça me fait vraiment plaisir, et au final ça me rappelle la sortie de mon 1er album.”
Les choses étaient pourtant bien différentes en 2019 lorsqu’elle autopubliait son 1er disque, Essentials. Passé sous les écrans radar de la presse spécialisée, celui-ci s’était pourtant taillé un beau chemin pour atterrir directement dans le cœur de Clairo, Shygirl ou encore Dua Lipa, ainsi que dans celui de centaines de milliers de fans sur les plateformes de streaming. Une trajectoire qui vaut à Erika de faire aujourd’hui paraître Sensational, son deuxième LP solo, chez 4AD.
“C’est comme une thérapie pour moi”
Celle qui se dit surprise mais honorée d’être signée sur un label trop souvent réduit à son édition de la discographie des Cocteau Twins – pour qui Erika de Casier s’empresse de manifester son amour – remet donc le couvert avec un disque doux-amer.
“C’est comme une thérapie pour moi, explique-t-elle. Je crois que je suis encore en train d’apprendre comment entretenir des relations, et pas exclusivement romantiques. Il s’agit de savoir quoi dire et comment le dire, c’est ça qui m’inspire.”
Sans le vouloir, Erika de Casier vient de résumer pourquoi sa musique vise aussi juste : elle incarne cette sagesse rétroactive qui sait toujours trop tard comment agir. “Essentials avait ce côté journal intime où je témoignais du déroulement des choses. Cette fois, il s’agit d’exprimer ce que je veux, d’expliciter mes sentiments.”
>> À lire aussi : Marc Desse, du rock au noir profondDe la confession à l’assentiment, mais sans jamais de frustration, la démarche de la musicienne s’est donc muée en diptyque : “C’est que j’ai toujours besoin d’un temps de réflexion pour décider de ce qui est le mieux”, confesse l’intéressée, dont les franches résolutions contrastent avec le suave r’n’b – son “love tune” comme elle s’amuse à l’appeler – qu’elle coproduit avec son ami Natal Zaks (connu sous les alias DJ Central et El Trick). Une approche qu’elle nuance jusqu’à la bossa nova dans l’irrésistible Polite, évident single lâché en prélude à ce dernier disque.
Digne héritière de Sade, Janet Jackson ou D’Angelo, qui ont balisé la scène néo-soul des années 1980 et 1990, Erika de Casier choisit aujourd’hui de traduire son empowerment dans l’introversion, à une heure où la figure de la bad bitch – aucunement moins légitime mais plus extravagante – semble proéminente : “Il y a quelque chose d’épidermique dans l’héritage r’n’b que je mobilise, qui me permet de concentrer en musique ce que je n’arrive pas à partager dans la vie”, justifie finalement l’attachante chanteuse, qui confirme avec brio son statut de nouvelle égérie de la musique de chambre.
Sensational (4AD/Wagram)
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