Et si “Dark in Here” était le chef-d’œuvre de The Mountain Goats ?
Longtemps The Mountain Goats ont été synonymes de lo-fi. Un rock “yorkstonesque” enregistré brut avec les moyens du bord, qui rendait paradoxalement justice aux chansons étranges de John Darnielle. Le singulier songwriter a depuis emporté en...
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Longtemps The Mountain Goats ont été synonymes de lo-fi. Un rock “yorkstonesque” enregistré brut avec les moyens du bord, qui rendait paradoxalement justice aux chansons étranges de John Darnielle. Le singulier songwriter a depuis emporté en studio son lyrisme sec et ses concepts hétéroclites. Aussi réjouissants soient-ils, ses albums autour du catch ou des gothiques perdaient parfois en impact ce qu’ils prenaient en épaisseur de son.
Après un retour à l’artisanat (Songs for Pierre Chuvin, 2020, l’album confiné), Getting Into Knives (2020 aussi) amorçait une nouvelle étape. Enregistré dans la foulée mais dans un autre contexte, Dark in Here se révèle l’expérience la plus aboutie des Mountain Goats dernière mouture. Ce disque, qui pourrait s’imposer comme leur chef-d’œuvre, se veut l’exploration angoissée d’une poignée d’épisodes autobiographiques. John avoue que l’investissement personnel y est à son comble dans The Slow Parts on Death Metal Albums, chanson immense qui bouleverse par ses claviers chaleureux et ses chœurs gouleyants.
En studio, le producteur Matt Ross-Spang trouve le paysage idéal pour déployer un romantisme gorgé de soul jusqu’ici maintenu en gestation. Tensions orageuses (The Destruction of the Kola Superdeep Borehole Tower) ou hommage à David Berman (Arguing with the Ghost of Peter Laughner About his Coney Island Baby Review), complètent l’harmonie d’un album ample et cohérent. Constant dans l’excellence, avec des trouées folles (Lizard Suit), Dark in Here révèle toute la lumière qui se tapit dans les ténèbres.
Dark in Here (Merge Records/Modulor). Sortie le 25 juin