Et si nous prenions le temps de ne plus s’informer… pour bien s’informer?
"fake-news", qui n’ont d’autre finalité que de croître les ambitions politiciennes de certains et économiques pour d’autre? Quel désastre provoquerait leur effondrement? A-t-on réellement pris conscience de la dangerosité de ces monstres? Est-il...
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MÉDIAS - Soumis quotidiennement à une masse d’information extrêmement conséquente, notre cerveau a cessé de tout traiter, pour, quelques fois, complètement s’emballer. Alors en cette période incertaine, cessons de présenter le média comme addictif ou destructeur. Repensons avant tout notre rapport au temps, notre rapport à autrui, pour mieux nous comprendre et rendre à l’information toutes ses lettres de noblesse.
Alors, peut-on radicalement ralentir la vitesse de circulation des informations qui nous parviennent et des messages personnels? Apprendre à se déconnecter des médias, ne pas se contenter, comme un vieux réflexe pavlovien, de la pauvre gratification d’un chiffre nous indiquant le nombre de personnes qui approuvent les messages? De prendre le temps de la recherche et de la réflexion auprès de gens “réels”? Imaginer, pour enfin rêver?
À contre-courant de ces idées et à quelques mois de l’élection présidentielle, l’exécutif vient d’ailleurs d’élargir sa présence sur les réseaux sociaux pour toucher des publics de plus en plus jeunes. Le porte-parole du gouvernement vient de lancer la semaine dernière, un rendez-vous sur Twitch, une plateforme pour les joueurs en ligne.
Emmanuel Macron est aussi présent sur les réseaux sociaux comme YouTube, Instagram et Tik-Tok, et leurs utilisateurs sont désormais ciblés par la communication gouvernementale. À ce titre, le chef de l’État a aussi accordé un entretien au youtubeur HugoDécrypte et au média en ligne Brut, lorsqu’il n’adresse pas des défis au duo de youtubeurs McFly et Carlito. Le “monopole du cœur”, mais en smiley cette fois-ci…
Revenir à l’essentiel et ne pas craindre la solitude
Essayons tout de même de retrouver l’attention aux autres et à soi, sortir de cette satisfaction artificielle qu’offrent l’appartenance à un réseau social et l’approbation virtuelle qu’on peut en recevoir. Sortir de cette “Loi du Hashtag” et de ses polémiques insignifiantes aux termes préfabriqués. Revenir à l’essentiel et ne pas craindre la solitude.
“Islamo-gauchisme”,“judéo-maçonnique”,“infodémie” autant de thèses alternatives, qui alimentent encore la “chasse aux sorcières”. Cette bataille vire même au pugilat entre des chercheurs qui, auparavant, travaillaient ensemble et qui se déchirent aujourd’hui autour des concepts de genre, de race et d’identités, éclipsant d’ailleurs au passage les inégalités de classes. Un phénomène que l’on peut mettre en parallèle avec d’autres méthodes prisées sur les réseaux sociaux ou certains forums, comme celles de donner un patronyme oriental pour souligner sa “filiation” pseudo maghrébine.
Comment donner sa pleine valeur au temps qu’on vit, et encore plus en cette période de pandémie? L’utiliser pour devenir soi, par des motivations intérieures, son génie propre, au moins autant que par les informations que l’on peut recevoir.
Affronter en face le réel grâce à des médias enfin libres
Nous pouvons assister désormais à une combinaison entre information et divertissement. Une façon peut être détournée de nous faire oublier que nous sommes humains avant tout. Mais n’a-t-on pas d’autres urgences, en particulier sociales, sociétales et environnementales? Est-il encore possible d’agir et de nous libérer de notre masque, d’affronter en face le réel grâce à des médias enfin libres?
Serons-nous prochainement, les “victimes consentantes” d’un vol organisé, opéré par les lanceurs de “fake-news”, qui n’ont d’autre finalité que de croître les ambitions politiciennes de certains et économiques pour d’autres? Quel désastre provoquerait leur effondrement? A-t-on réellement pris conscience de la dangerosité de ces monstres? Est-il seulement possible d’agir ensemble?
Tout est une question de temps, à proprement dit. Récemment, le MIT a publié une étude, comparant comment le public mémorise comme telles les fausses informations quand il y a eu: prévention en amont (prebunking), étiquetage en simultané (labelling) ou encore rectification après coup (debunking). Si vous voulez démentir une “fake news”, sachez que l’efficacité de votre démarche dépend de manière cruciale du moment où vous l’entamerez.
Une vraie question de temps
Ça n’est donc pas encore la fin des médias dits traditionnels, mais nous continuerons encore et toujours à dépendre de ces gigantesques machines numériques, qui s’effondreront à leur tour un jour, emportant avec elles les pans les plus importants de la structure de nos sociétés modernes. Ainsi pourrons-nous retourner à la préhistoire, là où l’on s’informait, produisait, vendait, se soignait et se finançait.
Nous devons réagir aujourd’hui et organiser leur pleine maîtrise. Utiliser le meilleur des réseaux sociaux et des médias traditionnels pour nous informer, apprendre et vivre libre, au sein d’une société réellement démocratique où toutes les différences seraient reconnues comme des sources de richesses et non de divisions. L’ensemble des médias pourront alors accomplir leur mission première: permettre à tous d’avoir accès au savoir et de le transmettre aux générations futures. Nous pourrons alors espérer découvrir, un jour, la raison d’être de ce qu’on nomme, faute de mieux: la conscience.
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