#EtudiantsSansMaster Quand les étudiants en licence ont la mauvaise surprise d'être acceptés nulle part

ENSEIGNEMENT SUP​ÉRIEUR - Un hashtag en forme de ras-le-bol général. Les étudiants, déjà touchés par les conséquences sociales et éducatives de la pandémie de Covid avec les cours en distanciel, l’isolement, la difficulté à trouver des petits...

#EtudiantsSansMaster Quand les étudiants en licence ont la mauvaise surprise d'être acceptés nulle part

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ENSEIGNEMENT SUP​ÉRIEUR - Un hashtag en forme de ras-le-bol général. Les étudiants, déjà touchés par les conséquences sociales et éducatives de la pandémie de Covid avec les cours en distanciel, l’isolement, la difficulté à trouver des petits boulots ou à maintenir une vie sociale, sont désormais confrontés (pour ceux qui terminent leur troisième année) à une autre problématique lorsqu’il s’agit d’envisager leur avenir.

Alors que les résultats des vœux d’affectation ont commencé à tomber, plusieurs étudiants remontent en effet leur difficulté à trouver une place en master pour l’année prochaine, alors qu’ils ont pourtant validé et obtenu leur licence. Certains ont ainsi la mauvaise surprise de n’être acceptés nulle part.

Sur Twitter, les récits des jeunes concernés se suivent et se ressemblent. Le hashtag #EtudiantsSansMaster, qui réunit depuis plusieurs jours des milliers de témoignages, leur a permis de toucher du doigt les défaillances de la réforme des masters, instaurée en 2016.

Les bonnes notes ne sont plus forcément suffisantes. Les étudiants doivent désormais figurer parmi les meilleurs de leur promotion pour avoir l’opportunité de trouver une place dans certains masters.

“Un problème qui s’aggrave”

D’après les syndicats étudiants, notamment l’Union nationale des étudiants de France (Unef), la problématique des masters ne date pas d’hier. Selon Victor Mendez, militant du syndicat à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, “c’est un problème récurrent, qui revient chaque année. Mais cette fois-ci, le problème s’est considérablement aggravé”.

Pourquoi y a-t-il davantage de places en licence qu’en master? C’est la grande question à laquelle peinent à répondre les Twittos. Victor Mendez relève, lui aussi, le manque de cohérence entre le nombre de places créées dans les deux cursus. “Entre 2010 et 2019, il y a eu 155.000 places supplémentaires en licence, alors que le nombre avait augmenté de seulement 70.000 en master. Il y a une réelle volonté de restreindre la poursuite d’étude”, dénonce-t-il.

L’entrée en licence étant plus accessible, un embouteillage se crée dès l’arrivée en Master 1. Et qui dit moins de place disponible, dit souvent plus d’exigence à l’entrée. “Aujourd’hui, les étudiants qui ont leur licence savent qu’elle ne vaut rien, sa valeur dans le monde du travail est extrêmement restreinte”, ajoute le militant.

Vers une mobilisation étudiante à la rentrée?

Pas de doute pour Victor Mendez, “le ministère de l’Enseignement supérieur est très conscient de cette situation”. Ce que l’Unef dénonce, c’est que le problème “ne vient pas juste d’une erreur de calcul. C’est une politique réfléchie pour faire en sorte que les universités soient des lieux de tri, qui prennent les meilleures pour en faire des élites”.

Le droit d’étudier serait donc restreint et cela aurait des conséquences désastreuses pour les étudiants. “Cette année, par exemple, le taux d’embauche des moins de 26 ans a chuté de 27%, ce qui fait que les jeunes ont la pression et souhaitent avoir de meilleures qualifications”, ajoute-t-il.

Face à cette situation, l’Unef a lancé une campagne, intitulée “SOS Inscription”, dans le but de créer davantage de places. Des actions à faible échelle qui ne permettront pas, malheureusement, d’aider tous les concernés.

C’est au gouvernement d’agir, “il est possible de financer des places, car l’argent dont on a besoin existe très largement”. Si l’État ne réagit pas au mouvement #EtudiantSansMaster, l’Unef pense se diriger vers une grève étudiante, une mobilisation d’ampleur dès la rentrée.

“Nous devons nous mobiliser pour ouvrir des places dans les formations à la hauteur des demandes et garantir un avenir pour la jeunesse. L’année que nous avons passée était catastrophique. Ce gouvernement nous a méprisés et ça s’est aggravé avec la crise du Covid. Il y a trop de jeunes isolés, déprimés, qui n’imaginent plus l’avenir, qui mettent fin à leurs jours. C’est inacceptable”, conclut-il.

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