Face à la junte en Birmanie, de la musique et des fausses pannes de voitures

BIRMANIE - La mobilisation anti-junte se poursuit ce mercredi 17 février en Birmanie avec des foules importantes dans les rues malgré la crainte d’une escalade des violences, le rapporteur de l’ONU ayant été informé de déploiements de troupes...

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BIRMANIE - La mobilisation anti-junte se poursuit ce mercredi 17 février en Birmanie avec des foules importantes dans les rues malgré la crainte d’une escalade des violences, le rapporteur de l’ONU ayant été informé de déploiements de troupes dans Rangoun. 

Les manifestants multiplient les ruses pour protester de manière pacifique contre le coup d’état, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Un orchestre joue un chant révolutionnaire, des clips musicaux appellent à la révolte et des breakdancers dansent sur des tubes de Michael Jackson.

La musique, l’arme des jeunes birmans

Cette semaine, un grand orchestre de jeunes rebelles du nom de “Génération Z MM”, composé de violons, de violoncelles, de trombones, de percussions et d’une harpe birmane arquée, a lancé dans le centre de Rangoun une nouvelle chanson de protestation, intitulée “Révolution”.

“La chanson que nous jouions signifie: ‘Avec la chair et le sang de nos jeunes, nous allons essayer de mettre fin à la dictature militaire’”, explique à l’AFP la chanteuse, Pan. Pour cette jeune femme de 25 ans, se produire avec l’orchestre a un effet cathartique, dans un moment de stress et d’angoisse pour l’avenir de son pays. “La musique peut transpercer le cœur de chacun à tout moment, estime-t-elle. Je crois que tous ceux qui nous ont écoutés seront inspirés”.

La plupart de ces chants de révolte ont été interdits suite au soulèvement de 1988, que l’armée avait réprimé dans le sang, faisant des milliers de morts parmi les manifestants.

La chanson “Kabar Ma Kyay Bu” (“Nous n’oublierons pas jusqu’à la fin du monde”), qui était restée emblématique de ces manifestations pour la démocratie, a récemment fait un retour en force. Adaptée sur l’air de “Dust in the Wind” (1977) du groupe américain Kansas, la version birmane, qui appelle à la révolution, est à nouveau chantée par les manifestants, comme un défi face à la junte.  

“Les gens nous demandent: “Vous dansez de joie?””, évoque un danseur. “Non, on n’est pas heureux. On évacue juste les émotions qui bouillonnent en nous et on laisse ces obsessions prendre le dessus pendant qu’on danse.” Sur YouTube, la vidéo d’un flash-mob dans les rues de Rangoun sur le son de “They Don’t Care About Us” de Michael Jackson a été visionnée près de 40.000 fois en cinq jours.

Dans un autre clip, un groupe de punk nommé “Rebel Riot”, arbore crêtes iroquoises et tatouages dans une performance musicale entrecoupée d’images de manifestations de masse. Ils chantent: “Vous êtes prêts? Luttez pour vos droits, luttez pour votre vie.”

Des fausses pannes de voitures

En parallèle de ces créations artistiques qui fleurissent dans les rues et sur Internet, des Birmans ont choisi une autre arme pour lutter contre le coup d’état, de manière pacifique. Ils ne jouent ni d’un instrument de musique, ni chantent et ne se munissent d’aucune pancarte. Ils sortent simplement leurs voitures. Pour tenter d’empêcher les forces de sécurité de se déployer, des contestataires ont bloqué plusieurs axes avec des voitures et des poids lourds.

Dans les rues, des cars sont garés en travers de la route, des rangées de voitures sont en file indienne, le capot levé. Les conducteurs, debout à côté de leurs véhicules, prétendent une panne. Leur position empêche n’importe quelle voiture de passer.

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