Face à l'abstention, les Français favorables aux modes de vote alternatifs - EXCLUSIF
POLITIQUE - Le chiffre a donné le tournis à tous les responsables politiques. Dimanche 27 juin, à l’occasion du deuxième tour des élections régionales, plus de 65% des électeurs ne sont pas déplacés pour exprimer leur vote. Une abstention monstre...
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POLITIQUE - Le chiffre a donné le tournis à tous les responsables politiques. Dimanche 27 juin, à l’occasion du deuxième tour des élections régionales, plus de 65% des électeurs ne sont pas déplacés pour exprimer leur vote. Une abstention monstre (tout juste inférieure à celle, record, du 1er tour) qui interpelle jusqu’à l’Assemblée nationale, où une mission d’information a été lancée pour étudier problème et y apporter des solutions.
Au sein de la classe politique, plusieurs responsables plaident pour une évolution du mode de vote, afin de faciliter cet exercice démocratique. “Le vote par correspondance, le vote électronique, sont des sujets sur lesquels nous devons progresser”, a par exemple déclaré le patron des députés LREM Christophe Castaner, quand le délégué général du parti présidentiel Stanislas Guérini espère lui voir “le vote par Internet dans le prochain quinquennat”.
Des pistes qui ne font pas forcément l’unanimité, notamment au sein du monde universitaire, où certains considèrent qu’elles relèvent du “solutionnisme technologique”, du nom de cette tendance qu’ont les décideurs à privilégier la réponse technique à un problème donné, plutôt que d’en traiter les causes. D’autres estiment par ailleurs que rien ne peut remplacer l’isoloir dans l’expression du vote.
7 Français sur 10 pour le vote par correspondance
Or, si l’on en croit les résultats d’un sondage YouGov réalisé après les régionales pour Le HuffPost, les Français sont prêts à des évolutions. Alors que les sondés sont très divisés sur l’option de rendre le vote obligatoire pour lutter contre l’abstention (comme cela existe en Belgique), une très nette majorité se dégage lorsqu’il est question d’offrir une alternative à l’isoloir.
C’est ainsi que 70% des personnes interrogées estiment qu’il faut autoriser le vote par correspondance. Un mode de scrutin qui existe au États-Unis et qui avait été envisagé au moment des débats portant sur l’organisation des élections régionales.
Sondage vote alternatif abstentionInfogram
L’autorisation du vote par Internet est également approuvée par près de 7 Français sur 10 (67%). Enfin, l’option qui séduit le plus les électeurs est la prise en compte du vote blanc. Cette idée, proposée encore récemment par Jean-Luc Mélenchon, consisterait à compter les enveloppes vides dans les suffrages exprimés, ce qui modifierait le score final d’une élection. À titre d’exemple, un deuxième tour entre deux finalistes ne se compterait plus en 51% pour le candidat A contre 49% pour le candidat B, mais 45% pour le candidat A contre 43% pour le candidat B et 12% pour le vote blanc. Ce qui permettrait de faire apparaître la part des mécontents de l’offre politique dans le score final. Et, dans le meilleur des cas, que les élus en tirent des conséquences.
Cette idée était présente dans les témoignages que nous avions recueillis auprès de jeunes abstentionnistes du 1er tour.
Majorité transpartisane
Autre enseignement de ce sondage, l’autorisation de modes de vote alternatifs est approuvée par l’ensemble du spectre politique. Ainsi, 76% des sympathisants de La République en Marche sont pour l’instauration du vote par correspondance. Un score strictement équivalent à ce qui est mesuré chez les électeurs de la France insoumise sur la même question. Globalement, c’est sur la droite que les scores sont les moins importants, même si chacune des options alternatives (y compris le vote obligatoire) emporte une nette adhésion.
À noter également qu’il ne s’observe pas de conflit de génération sur ces différentes hypothèses. Dit autrement: les jeunes ne sont pas plus favorables aux votes alternatifs que leurs aînés. Au contraire. 66% des 18-34 ans se prononcent pour le vote sur Internet, ce qui est moins que la tranche des 35-54 ans (67%) et celle des plus de 55 ans (68%). Autant d’éléments qui montrent que les Français, en dépit des questions philosophiques et techniques que ces options posent, partagent largement l’idée de faire évoluer notre mode de scrutin pour faire reculer l’abstention.
Enquête réalisée du 29 au 30 juin 2021 auprès de 1081 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. En partenariat avec:
À voir également sur Le HuffPost: Le conseil d’Angela Merkel à la France pour contrer l’abstention