Face à Vidal, le CNRS rappelle que "l'islamo-gauchisme ne correspond à aucune réalité scientifique"

POLITIQUE - Son nom n’est pas cité dans le communiqué du CNRS. Il n’empêche, les oreilles de Frédérique Vidal doivent siffler en ce mercredi 17 février. Le Centre national de la recherche scientifique s’est fendu, en fin de journée d’un texte...

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Face à Vidal, le CNRS rappelle que

POLITIQUE - Son nom n’est pas cité dans le communiqué du CNRS. Il n’empêche, les oreilles de Frédérique Vidal doivent siffler en ce mercredi 17 février. Le Centre national de la recherche scientifique s’est fendu, en fin de journée d’un texte très acerbe sur le débat autour de “l’islamo-gauchisme” dans la société, repris à son compte par la ministre de l’Enseignement supérieur.

″‘L’islamo-gauchisme’, slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique”, tranchent les chercheurs de l’organisme public dès les premiers mots de leur communiqué. 

Et le reste du texte est tout aussi rude pour Frédérique Vidal, cible du courroux du monde universitaire depuis qu’elle a affirmé, dimanche 14 février sur CNEWS que l’islam-ogauchisme “gangrène” l’université, comme la société, puis promis, le lendemain à l’Assemblée nationale, de demander au CNRS “un bilan de l’ensemble des recherches” qui se déroulent en France pour distinguer ce qui relève de “la recherche académique et ce qui relève du militantisme.”

“Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui...”

“Ce terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques, tribunes ou pétitions, souvent passionnées. Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques”, écrivent les chercheurs, dans une référence à peine voilée aux récentes déclarations de leur ministre de Tutelle. 

“Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de ‘race’, ou tout autre champ de la connaissance”, ajoute-t-il, citant le même exemple que la ministre, qui ciblait pour sa part, sur CNEWS comme à l’Assemblée nationale, “les recherches sur le post-colonialisme.”

Regrettant ainsi une “instrumentalisation de la science”, le CNRS ne ferme toutefois pas la porte à l’enquête réclamée par la ministre. En revanche, il en précise le cadre. 

“Il y a des voies pour avancer autrement, au fil de l’approfondissement des recherches, de l’explicitation des méthodologies et de la mise à disposition des résultats de recherche. C’est là aussi la mission du CNRS, écrit l’organisme public, c’est dans cet esprit que le CNRS pourra participer à la production de l’étude souhaitée par la Ministre visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés.” 

“Ce travail s’inscrirait dans la continuité de travaux d’expertise déjà menés sur le modèle du rapport ’Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent”, ajoute les chercheurs, s’éloignant quelque peu de la mission donnée par Frédérique Vidal.

Avant cette réaction du CNRS, le principal concerné, la sortie de la ministre avait déjà provoqué la “stupeur” de la Conférence des présidents d’université (CPU). Dans un autre style que celui du Centre national de la recherche scientifique, ces présidents de facs vilipendaient les “représentations caricaturales” et autres “arguties de café du commerce” du gouvernement.

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