Face au crack à Paris, Hidalgo veut un lieu d'accueil pour les consommateurs "dès cet été"

POLITIQUE - Une semaine après avoir interdit l’accès des toxicomanes au jardin d’Eole, où ils étaient provisoirement regroupés depuis mi-mai afin de soulager les riverains d’un quartier voisin, la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a annoncé ce...

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Anne Hidalgo le 30 juin 2021 au Jardin d'Eole, dans le nord-est de Paris, où étaient regroupés les consommateurs de crack avant d'en être délogés.

POLITIQUE - Une semaine après avoir interdit l’accès des toxicomanes au jardin d’Eole, où ils étaient provisoirement regroupés depuis mi-mai afin de soulager les riverains d’un quartier voisin, la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a annoncé ce mercredi 7 juillet qu’elle entendait ouvrir “un 1er lieu de prise en charge” des consommateurs de crack “dès cet été” dans la capitale. 

“Dès cet été, je prendrai ma part en ouvrant un 1er lieu de prise en charge spécialisé du crack à Paris comme j’en ai informé le Premier ministre” Jean Castex lors d’une réunion lundi, a affirmé la maire socialiste au Conseil de Paris, appelant le gouvernement ”à soutenir” les élus parisiens “dans le déploiement de cette solution”.

Anne Hidalgo réclame depuis plusieurs semaines l’ouverture de nouveaux lieux d’accueil des toxicomanes mêlant soins, hébergement et espaces de consommation, alors que l’opposition de droite est vent debout contre les salles de consommation à moindre risque (SCMR) dites “salles de shoot”, un terme réfuté par l’élue socialiste.

“Nous sommes prêts à en ouvrir plusieurs, disséminés sur l’ensemble du territoire parisien et, en lien avec l’Etat, au sein du Grand Paris”, a redit Anne Hidalgo qui a ouvert une 1ère SCMR dans la capitale en 2016. Sa majorité a “identifié quelques sites susceptibles d’être adaptés dans différents arrondissements, dont certains fonctionnent déjà comme centres d’accueil et d’accompagnement ou comme espaces de repos”.

Difficulté posée par la législation française

“Mais nous sommes face à une difficulté majeure”, a souligné la possible candidate du PS à l’élection présidentielle: “de tels dispositifs intégrés ne sont pas prévus en l’état actuel de la règlementation française”.

Début juin, le ministre de la Santé Olivier Véran a jugé “positif” le bilan des deux SCMR à Strasbourg et Paris, dont le cadre dérogatoire prend fin en 2022.

Présent lors du débat sur le sujet, le préfet de police Didier Lallement a rappelé l’opposition du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ”à des salles où on se drogue”. “Si l’arbitrage du Premier ministre était différent, je le mettrai en œuvre comme toute chose”, a ajouté le préfet de police, qui avait redit en juin son opposition personnelle aux SCMR.

Malgré l’évacuation du jardin d’Eole, l’élue EELV Alice Timsit concède que “la situation s’est objectivement dégradée” depuis une semaine, les consommateurs de crack étant toujours présents à l’entrée nord du parc, où ils ont été de nouveau visés vendredi soir par des tirs de mortier.

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