Face au possible duel Macron-Le Pen en 2022, quelle gauche pour l'empêcher?
Le récent sondage Harris Interactive montrant, d’après le rapport de force actuel, l’écart extrêmement réduit entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour l’élection présidentielle 2022 confirme l’hypothèse d’une gauche marginalisée.Par ailleurs,...
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Le récent sondage Harris Interactive montrant, d’après le rapport de force actuel, l’écart extrêmement réduit entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour l’élection présidentielle 2022 confirme l’hypothèse d’une gauche marginalisée.
Par ailleurs, ce même sondage révèle que seule la droite dispose des capacités de renverser les résultats du match annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
La personnalité de Xavier Bertrand, son gaullisme populaire, et l’éventualité de son rapprochement avec Arnaud Montebourg permet de croire qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’une partie de la gauche se déplace sur cette candidature pour faire échec au ticket Macron-Le Pen.
Le risque d’une victoire de Marine Le Pen, en cas de confrontation avec le Président Macron se dessine: Marine le Pen progresse depuis novembre 2020 et Emmanuel Macron régresse.
Et, selon toujours ce même sondage, les reports des voix sur le Président au deuxième tour sont aléatoires dus au rejet de ce dernier par une partie d’un électorat mal satisfait d’un exercice jupitérien du pouvoir.
C’est la mécanique infernale qui va se mettre en marche, siphonnant un peu plus une gauche aphone et divisée.
La Gauche va être spectatrice d’un match à trois, faute de projet alternatif et d’union
Les écologistes veulent passer devant le Parti Socialiste lors des régionales, mais stagnent dans les sondages, loin de leur score des européennes.
Lire l’interview de Julien Bayou:
“Nous, écologistes, pouvons gagner une ou plusieurs régions”
Jean-Luc Mélenchon donne l’impression de se démêler mais en divisant par deux son score des prochaines présidentielles de 2022. Ces fanfaronnades, ses vantardises, voire ses punchlines autour de “La République, c’est MOI”, peinent à convaincre au-delà de la sphère de l’extrême-gauche.
Et encore, le sondage fait comme si le Parti Communiste Français appelait à voter Jean-Luc Mélenchon alors que Fabien Roussel, son Secrétaire national, caresse l’idée de se présenter, s’il n’obtient pas la tête de liste unitaire aux régionales dans les Hauts-de-France.
Quant au Parti Socialiste, aucune personnalité n’arrive à dépasser le score du Parti Socialiste qui est dramatiquement figé à 6%.
Pour avoir mis la charrue avant les bœufs, l’unité avant la refondation, la gauche réformiste se trouve dans la double incapacité d’imposer l’unité et d’être repérée par une opinion accablée par la covid-19 et ses conséquences économiques et sociales prévisibles.
Les Français constatent attristés que la France n’a pas été au rendez-vous des lits, des masques, des tests, des vaccins. Et s’ils ne manifestent pas plus leur désarroi, c’est qu’ils ne veulent pas ajouter la crise à la crise.
La gauche peut se reconstruire mais à partir de son centre
Il faut donc construire une autre logique à gauche. C’est la raison pour laquelle nous avons présenté avec Laurent Joffrin, au sein des Engagé.e.s, 100 propositions invitant la Gauche à travailler sur le fond: “les idées avant les candidats”.
Une fois les convergences établies, nous avons l’ambition de nous coordonner avec tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la gauche de Mélenchon et de EELV pour faire avancer “la gauche de l’Action”.
Cette gauche est très largement majoritaire en termes d’élu.e.s locaux et même dans l’opinion de Gauche face aux deux radicalités à gauche des écologistes et des insoumis.
Ce n’est pas à partir des marges que la gauche peut se reconstruire mais à partir de son centre.
Ce centre de la gauche refondée, reformulée, restructurée, donnera ainsi l’espoir aux Français d’une alternative au match Le Pen-Macron, sans que celui-ci soit la droite.
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