Face au rebond des puissances en Antarctique, agir contre le déclin de la France
La France est une grande nation polaire. Nous devons ce statut aux explorateurs et aux scientifiques qui ont tenté l’aventure antarctique, de Jules Dumont d’Urville qui découvrit la Terre Adélie en 1840, à Paul-Emile Victor qui créa, après-guerre,...
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La France est une grande nation polaire. Nous devons ce statut aux explorateurs et aux scientifiques qui ont tenté l’aventure antarctique, de Jules Dumont d’Urville qui découvrit la Terre Adélie en 1840, à Paul-Emile Victor qui créa, après-guerre, les expéditions polaires françaises; sans oublier les projets de Jean-Louis Etienne et de la Fondation Tara complétant des dizaines de projets institutionnels de grande valeur portés par les scientifiques français.
Ces projets sont fondamentaux pour la compréhension du climat et du vivant et contribuent à enrichir nos savoirs dans de très nombreux domaines tels que la géologie, la glaciologie, la biologie ou la physique.
Aujourd’hui, la recherche scientifique dans les régions polaires et subpolaires est organisée par l’Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV). Son siège est à Plouzané dans le Finistère. Il a la responsabilité d’infrastructures en Arctique, îles subantarctiques et en Antarctique. Deux stations antarctiques, Dumont d’Urville (avec les Terres Australes et Antarctiques Françaises) et Concordia (avec l’Italie), sont gérées par cet institut qui collabore notamment avec la Marine Nationale pour le ravitaillement maritime grâce à L’Astrolabe.
L’IPEV contribue donc fortement au rayonnement scientifique de la France dans une région stratégique tant sur le plan géopolitique, économique, qu’environnemental. Or, l’IPEV ne dispose pas des moyens suffisants pour assumer cette lourde tâche. Le Gouvernement en est conscient puisque le plafond d’emplois de l’Institut doit progressivement être relevé mais cela reste insuffisant.
Alors que l’Allemagne consacre 53 millions d’euros par an à la recherche polaire, le Royaume-Uni 42 millions, l’Italie 18 millions, l’Australie 88 millions, que la Chine construit sa cinquième station en Antarctique, le budget annuel de l’IPEV n’est que de 16 millions d’euros. Un montant qui ne permet pas de répondre aux besoins urgents de la recherche française, c’est-à-dire, recruter suffisamment de personnels techniques pour assurer ses missions dans de bonnes conditions, de rénover les stations françaises, d’assurer le soutien nécessaire aux opérations scientifiques maritimes au large de la terre Adélie.
Deux très récents rapports causementaires identifient clairement les risques liés à ce “sous-investissement chronique à la fois dans la recherche et dans les opérations logistiques” (Angèle Préville et Huguette Tiegna, Recherche française en milieu polaire: revenir dans la cour des grands, mai 2021). Déjà, en 2007, un précédent rapport faisait le même constat.
A la veille de la 43e réunion consultative du Traité sur l’Antarctique présidée par la France, et en cette année anniversaire du Protocole de Madrid initié par Michel Rocard, il est impératif d’inverser ce lent déclin de la présence française en Antarctique. Car notre capacité à peser dans le concert des nations polaires, à assumer pleinement cette présidence, dépend directement de notre investissement dans la recherche scientifique.
Ces investissements sont donc indispensables si nous voulons causer d’égal à égal avec les puissances chinoise et russe, pour assurer notre souveraineté et contrer leurs velléités économiques en Antarctique, en particulier, leur refus d’y établir une nouvelle aire marine protégée; pour préserver ce continent où une grande part de notre avenir à tous se joue. En fin de compte, pour faire vivre le Protocole de Madrid, son idéal de paix, de science et d’environnement.
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