Faut-il voir “Chers camarades !”, le film d’Andreï Kontchalovski récompensé à Venise ?

Étrange et sinueuse place qu’occupe Andreï Kontchalovski dans l’histoire du cinéma d’auteur international. Figure prestigieuse du siècle dernier grâce à sa collaboration sur les 1ers films de Tarkovski, puis cinéaste remarqué dans les années 1980...

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Étrange et sinueuse place qu’occupe Andreï Kontchalovski dans l’histoire du cinéma d’auteur international. Figure prestigieuse du siècle dernier grâce à sa collaboration sur les 1ers films de Tarkovski, puis cinéaste remarqué dans les années 1980 (Maria’s Lovers, 1984, Runaway Train, 1985), il apparaît aujourd’hui, à la fois, comme une signature oubliée, un brin anachronique, dont les derniers films peu enthousiasmants ont pourtant été célébrés (Lion d’argent du meilleur réalisateur pour Les Nuits blanches du facteur en 2014 et Paradis en 2016).

Étrangement, c’est hors de la sélection d’un grand festival international que sortait en 2020 Michel-Ange, son meilleur film depuis longtemps, qui réinjectait à son cinéma une certaine vitalité tout en lui donnant un coup de projecteur auprès d’un public cinéphile plus jeune. À peine un an plus tard, c’est donc avec une certaine curiosité que l’on découvre Chers camarades !, de nouveau récompensé à la Mostra de Venise, cette fois par le prix spécial du jury.

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Imagerie soviétique

De Kontchalovski, on ne peut nier un talent certain d’esthète, auquel ce nouvel opus n’échappe pas. D’une formidable précision, le soin apporté à l’image nous laisse toutefois perplexe. Si la restitution de Florence dans Michel-Ange éblouissait tant, c’est qu’elle parvenait à saisir l’organicité de la Renaissance (la rugosité du marbre encore non poli, l’insalubrité de la ville, la carnation des peaux) comme rarement le cinéma l’avait atteinte auparavant.

À l’inverse, la vie de ce village soviétique dans les années 1960, capturé dans un noir et blanc glacé au format 1.33, semble poursuivre le tropisme particulièrement tenace d’un certain cinéma d’auteur de l’Est (les derniers films de Paweł Pawlikowski en tête). Une imagerie d’autant plus éculée quand on la compare à celle que son confrère Kirill Serebrennikov avait génialement dynamitée dans Leto.

Chers camarades ! d’Andreï Kontchalovski, avec Yuliya Vysotskaya, Vladislav Komarov, Andrey Gusev (Rus., 2020, 2h). En salle le 1er septembre.

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