Féminicide de Hayange: rassemblements et minute de silence pour Stéphanie

FÉMINICIDE - L’émotion, mais aussi la colère, étaient présentes lors du rassemblement qui a réuni plusieurs centaines de personnes ce mercredi 26 mai en fin d’après-midi à Hayange, en hommage à Stéphanie Di Vincenzo, victime d’un féminicide...

Féminicide de Hayange: rassemblements et minute de silence pour Stéphanie

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FÉMINICIDE - L’émotion, mais aussi la colère, étaient présentes lors du rassemblement qui a réuni plusieurs centaines de personnes ce mercredi 26 mai en fin d’après-midi à Hayange, en hommage à Stéphanie Di Vincenzo, victime d’un féminicide dans la nuit de dimanche à lundi.

À l’appel du maire (RN) de cette cité ouvrière, Fabien Engelmann, les participants se sont rassemblés à 18H00 devant l’hôtel de ville où un calicot “Hommage à Stéphanie. Non au laxisme” a été suspendu sur le fronton, au-dessus de la devise républicaine.

 

“C’est le cœur lourd que nous sommes réunis ce soir”, a déclaré Fabien Engelmann, aux côtés de la famille de la victime, jeune femme de 22 ans. Stéphanie Di Vincenzo “croquait la vie à pleines dents. La voir nous quitter si tôt est une terrible injustice, alors que ce drame était évitable”, a-t-il déclaré.

“C’était un homme violent, un homme comme ça ne doit plus sortir de prison”, a dénoncé pour sa part la grand-mère de Stéphanie, qui a pris la parole devant la foule.

Une photo de Stéphanie ainsi qu’un bouquet de roses blanches ont été déposés sur le parvis de l’hôtel de ville. Puis le cortège, famille et élus ceints de leur écharpe tricolore en tête, s’est élancé sous un ciel de plomb, des femmes portant des affiches pour dire “stop aux violences conjugales”.

Il a marqué une pause quelques minutes plus tard pour se recueillir sur les lieux du drame où des dizaines de gerbes de fleurs avaient été déposées.

“En France, ça ne devrait plus arriver ce genre de choses et malheureusement c’est tous les jours”, s’est indignée Johanna, une amie de Stéphanie, vêtue d’un t-shirt blanc maculé de taches de sang qui n’a pas souhaité communiquer son nom de famille. “La justice avait connaissance des violences conjugales. Quand ils s’engueulaient, il y avait des interventions de police. Je ne comprends pas comment on a pu accorder à ce monsieur une liberté sous surveillance chez Stéphanie tout en sachant ce qui se passait, qu’il y avait eu des menaces de mort. Le suivi n’a pas été fait correctement”, a-t-elle déploré.

“Les signaux d’alerte ont été ignorés”

Lors d’une conférence de presse mardi, le procureur de la République de Metz avait expliqué que la victime avait déposé une main courante visant son compagnon, enregistrée le 14 janvier 2020, et une plainte en 26 novembre 2020. “Les deux faisant état de violences verbales ou de harcèlement ou de menaces de mort”, selon le procureur.

Il avait cependant exclu tout “dysfonctionnement des services judiciaires dans cette affaire” et expliqué que ni la plainte ni la main courante n’avaient été “portées à la connaissance de l’autorité judiciaire”.

Ainsi, aux yeux de la justice et malgré les 9 mentions inscrites au casier judiciaire du suspect - deux pour des faits de violences remontant à 2015 et les autres pour des “délits routiers” -, celui-ci n’était “pas identifié judiciairement parlant comme un conjoint violent”, selon le magistrat. S’il avait été “identifié comme tel, le suspect n’aurait pas reçu un aménagement de peine au domicile conjugal” dans le cadre d’une condamnation pour des délits routiers.

Mais l’indignation montante après ce 43e féminicide, à peine un mois après celui de Chahinez, brûlée vive par un conjoint connu des services judiciaires pour des faits de violences conjugales, ont poussé le gouvernement à réagir. Après une 1ère prise de parole de la ministre déléguée à l’Égalité hommes-femmes Élisabeth Moreno, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé l’ouverture d’une mission d’inspection.

“Comme Nathalie à Lille en 2019, comme Chahinez à Mérignac il y a moins d’un mois et comme tant d’autres, à Hayange, Stéphanie aussi avait déposé une main courante et une plainte contre son conjoint qui l’a tuée en pleine rue. La police doit protéger ces femmes en danger et ne pas dédaigner leurs alertes”, a écrit le candidat LFI à la présidentielle 2022 Jean-Luc Mélenchon. 

 Une autre marche devait se tenir à la même heure devant la mairie d’Algrange, la commune voisine dirigée par un maire communiste, Patrick Peron.

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