“Feorm Falorx” de Plaid, un onzième album sans faille

Devant nous naissent des êtres de synthèse aux corps filandreux qui, à la suite d’une mystérieuse transformation, semblent fusionner avec la végétation. Évoquant d’antiques statues comme des personnages de manga, les figures habitant la vidéo...

“Feorm Falorx” de Plaid, un onzième album sans faille

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Devant nous naissent des êtres de synthèse aux corps filandreux qui, à la suite d’une mystérieuse transformation, semblent fusionner avec la végétation. Évoquant d’antiques statues comme des personnages de manga, les figures habitant la vidéo de Perspex reflètent la vision de la réalisatrice Emma Catnip : des êtres de lumière, des consciences qui s’éveillent à travers des sculptures évoluant sans cesse. Obtenu grâce à une intelligence artificielle (IA) tirant sa puissance d’un notebook, ce court film, mettant en images animées le morceau d’ouverture de Feorm Falorx, reflète l’appétence jamais démentie de Plaid pour la technologie.

Andy Turner et Ed Handley ont d’ailleurs sollicité d’autres IA pour la pochette de leur onzième album et les visuels destinés à la presse. Contrairement au physicien Stephen Hawking qui, en 2014, exprimait sa peur que les robots nous remplacent définitivement, les deux acolytes britanniques n’ont pas peur d’associer à leur démarche artistique des intelligences non humaines. Normal : depuis plus de trente ans, le binôme s’en remet aux machines pour créer sa musique électronique à la fois sensible, remuante et futuriste.

Techno de salon

S’il garde confiance en la technologie la plus pointue, c’est que Plaid n’a jamais eu peur de perdre son humanité entre les câbles de son équipement. Le duo, encore plus qu’un Aphex Twin, a conservé le cap de sa techno de salon aux mélodies construites grâce à de subtils couper-coller et des sonorités synthétiques. Onzième album d’une discographie pleine de reliefs et sans faille, Feorm Falorx montre l’alchimie de Plaid à son sommet. Sans doute que le duo a su se régénérer en se donnant un cahier des charges fantasque. Ils ont imaginé cette collection de dix titres comme la retranscription studio d’une performance livrée lors d’un événement galactique (fictif, donc) le Feorm Festival, organisé sur la planète Falorx.

En ayant en tête cette contrainte, Andy Turner et Ed Handley ont donné le meilleur d’eux-mêmes. On retrouve intact leur goût pour l’electro rêveuse aux mélodies déchirantes (C.A.) ou la techno d’automne, mais ils ont aussi composé certains de leurs morceaux les plus entraînants et irrésistibles. Ainsi, la soul-funk robotique de Wondergan et le postpunk assisté par ordinateur de Nightcrawler apportent de l’énergie à un ensemble varié et inspiré.

Feorm Falorx (Warp/Kuroneko). Sorti depuis le 11 novembre.