Fête des mères 2021: Les dessous de la production de roses en Équateur pour l’exportation - BLOG
FÊTE DES MÈRES —Quoi de plus commun que d’offrir un bouquet de roses pour célébrer la fête des mères ce 30 mai? Mais que se cache-t-il derrière ce beau bouquet de roses? Quelles sont les conditions de production lorsque ces fleurs proviennent...
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FÊTE DES MÈRES —Quoi de plus commun que d’offrir un bouquet de roses pour célébrer la fête des mères ce 30 mai? Mais que se cache-t-il derrière ce beau bouquet de roses? Quelles sont les conditions de production lorsque ces fleurs proviennent de l’autre bout du monde? A-t-on même conscience de leur lieu d’origine? On répond ici à ces questions en apportant quelques éclairages et solutions pour consommer plus durable!
L’Équateur est le troisième exportateur mondial de roses, dont le prestige découle de sa situation géographique privilégiée et son microclimat favorable dans les Andes, en particulier dans les provinces de Pichincha et Cotopaxi. Ce secteur est stratégique sur le plan social en générant au moins 103 000 emplois directs et indirects, qui bénéficient surtout aux femmes. La fierté de la production de roses à grande échelle s’est notamment traduite dans le record atteint par l’Équateur en 2018 dans le Guinness pour sa pyramide contenant le plus grand nombre de fleurs au monde. La pyramide était inspirée de la culture ancestrale andine Cochasqui, mêlant tradition et modernité.
Pandémie et impact sur les populations locales
Cependant, le prestige et la fierté associés à l’agrobusiness floricole en Équateur masquent une réalité plus contrastée. Au nord de la province de Pichincha, de nombreuses tensions se manifestent du fait de l’inégale répartition des droits de l’eau entre entreprises floricoles et communautés locales et autochtones. En Équateur, on estime que 1% des unités de production agricole concentre 67% des ressources en eau, alors que les populations paysannes et autochtones, représentant 86% des usagers, ne possèdent que 13% de l’accès à ces ressources. En outre, la production industrielle de roses engendre des impacts socioécologiques considérables en termes de pollution des sols et des cours d’eau, mais aussi sur la santé des travailleurs et des habitants, du fait de l’usage de substances chimiques.
La pandémie de covid-19 est venue exacerber encore davantage ces tensions, se traduisant par la fermeture brutale de nombreux marchés d’exportation, notamment aux États-Unis et aux Pays-Bas (les deux plus gros consommateurs de roses équatoriennes), menant à la perte de nombreux emplois et aggravant la pression sur les ressources en eau et les terres causée à cause des migrations des villes vers les zones rurales.
La réduction des profits de l’industrie floricole affecte également leur soutien aux alternatives proposées par les communautés autochtones en faveur de la conservation des sources d’eau et d’une meilleure répartition des bénéfices. Mauricio Cisneros, membre de l’Institut d’Écologie et Développement des Communautés Andines (IEDECA), nous explique que “les entreprises floricoles justifient leur réticence à financer les initiatives communautaires pour la protection de l’eau à cause de la crise sanitaire et économique, mais imaginez dans quelle situation se trouvent les populations locales!”.
Initiatives pour un commerce équitable et durable
Malgré tout, diverses initiatives fleurissent dans la région afin de remédier aux impacts socioécologiques de l’agrobusiness floricole en proposant des alternatives basées sur le développement communautaire et une meilleure répartition et conservation des ressources en eau. Un exemple est la construction en cours du Fonds Plurinational de l’eau proposé par la Confédération du peuple Kayambi, qui vise à faire participer les industries et centres urbains au financement d’activités de conservation et de gestion des zones naturelles de haute montagne, aussi appelées páramos, qui permettent le stockage et l’approvisionnement en eau. La Confédération promeut de même le développement d’exploitations floricoles à petite échelle et durable gérées de façon communautaire pour un partage plus juste et équitable des bénéfices.
D’autres initiatives locales ont vu le jour afin d’assurer les principes de traçabilité, transparence et durabilité de certaines entreprises floricoles, à travers l’usage de labels et systèmes de certification environnementale, parmi les principaux FLOREcuador Certified et Fairtrade/Max Havelaar.
Autant d’initiatives qui doivent permettre au consommateur de choisir en conscience d’acheter des roses issues du commerce équitable et produites dans des conditions durables.
Alors si vous hésitez à acheter des roses pour célébrer la fête des mères, renseignez-vous sur leur origine et leur certification, ou alors achetez tout simplement des fleurs produites par des producteurs locaux pour soutenir le commerce de proximité.
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