Fin du masque dehors, fin du couvre-feu… Fin des gestes barrières?

CORONAVIRUS- Masques tombés, liberté retrouvée? Depuis ce jeudi 17 juin, chirurgicaux, tissus et FFP2 ne recouvrent plus nos précieux sourires dans la rue. Jean Castex a en effet annoncé l’abrogation du port du masque en extérieur, décision...

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2 mètres, lavage de main, aération, la fin du masque nous rapproche-t-elle de la fin des gestes barrières?

CORONAVIRUS- Masques tombés, liberté retrouvée? Depuis ce jeudi 17 juin, chirurgicaux, tissus et FFP2 ne recouvrent plus nos précieux sourires dans la rue. Jean Castex a en effet annoncé l’abrogation du port du masque en extérieur, décision prise à l’issue du conseil des ministres. Pourquoi? Parce que la situation liée au Covid-19 s’est améliorée plus vite qu’espérée”, selon les mots de Jean Castex. De quoi lâcher la bride “plus vite qu’espéré” sur les autres gestes barrières?

L’air ambiant est effectivement enthousiasmant. “Nous vivons un moment heureux de retour à une forme de vie normale”, s’est laissé aller Jean Castex en conférence de presse. Le masque était sur le point de fêter son 1er anniversaire. Un an, et autant de sourires perdus. Dimanche 20 juin, moustaches et dents du bonheur s’exhiberont même à toute heure: le couvre-feu périme à cette date. En avance lui aussi. 

“Une forme de vie normale”, vraiment? Jean Castex a néanmoins calmé les ardeurs de ceux qui auraient voulu faire disparaître la pandémie de leur vie, à la suite de ces levées de restriction: “Cela ne signifie cependant pas que deviendront possibles des rassemblements [...] sans respect des règles barrières”, a-t-il prévenu. Le gouvernement tombe le masque en s’appuyant sur un avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) paru mercredi; document dans lequel il n’est jamais fait mention de réduire “la distance interindividuelle”, ou d’alléger les autres “mesures barrières”.  

Garder un état intermédiaire pendant très longtemps”

Au contraire, selon le HCSP le masque doit revenir sur nos visages dès lors que ces gestes ne sont plus applicables, dans les transports en commun par exemple. “La vie normale”, c’est encore deux mètres de distance partout, des lavages de main fréquents, l’aération des pièces en intérieur… Au-delà des jauges encore très limitées, du pass sanitaire, des discothèques encore fermées, etc., les petits gestes contre le coronavirus  s’accrochent à notre quotidien… et pourraient même ne jamais nous quitter. 

“Il est très possible que l’on garde un état intermédiaire, comprenant certaines mesures, pendant très longtemps”, prophétise Jean-Stéphane Dhersin, modélisateur de l’épidémie pour le CNRS. Sa boule de cristal à lui? Un tableau Excel, en quelque sorte. Le chercheur scrute l’ensemble des indicateurs disponibles. Taux d’incidence, transmissibilité des différends variants, vaccination. Il s’appuie sur ce qui s’est passé pour obtenir des scénarios sur ce qu’il pourrait se passer. 

Pour savoir quand on va abandonner les gestes barrières, les mathématiques s’imposent. Promis, on a simplifié au maximum. L’évolution de l’épidémie dépend de trois choses. Le nombre de personnes qu’un infecté rencontre. Le temps durant lequel il est contagieux (cette variable qui n’a pas vraiment évolué depuis le début de la crise sanitaire). La capacité du virus à se fixer sur nos cellules, qui évolue avec les variants. Pour lutter contre cette dernière, on a les vaccins. Pour le reste, gestes barrières et restrictions. Cela limite les interactions à risque. 

La vaccination va-t-elle vraiment stopper l’épidémie?

Il y a trois mois, l’Institut Pasteur a calculé la couverture vaccinale nécessaire pour abandonner les gestes barrières: 90% des adultes, à l’époque du variant britannique, moins contagieux que le variant indien qui progresse en France. “Le message de l’article de Pasteur, était de dire qu’il était illusoire de croire que la vaccination allait amener une immunité suffisante pour arrêter l’épidémie. Voilà pourquoi on vaccine les enfants et on garde certaines barrières”, analyse Jean-Stéphane Dhersin. 

Autrement dit, l’épidémie risque de perdurer, sous des formes moins critiques que maintenant, mais il est pour l’instant difficile d’imaginer un retour complet à “la vie normale”. Il y a peu de chance que le Covid-19 se normalise, comme la grippe. “Pour l’instant, le coronavirus mute bien plus fortement que la grippe, qui évolue plutôt à cause de la résistance aux médicaments… Tant qu’on n’aura pas éliminé ce virus, il est toujours possible qu’on ait un nouveau variant et une nouvelle problématique”, met-il en garde. Et tant que l’on garde les gestes barrières.

Ils finiront peut-être d’ailleurs par rentrer dans nos mœurs? Après tout, le lavage de mains et l’aération étaient déjà mis en pratique, dans une moindre mesure certes, pour ne pas tomber malades. Les gestes barrières ont l’air de petits riens. Ce sont pourtant nos meilleurs remèdes face aux situations à risque et aux épidémies en tout genre (grippe, gastro...) Ne pas s’en débarrasser pourrait participer à prévenir les épidémies à venir.  

La distance de deux mètres, l’aération des pièces et les lavages de mains sont des actes peu contraignants et d’une très grande efficacité: deux mètres de distance réduisent par 5 le risque d’être contaminé, selon plusieurs études. Le lavage de main, s’il est correctement réalisé, enlève quasiment tout le virus. Aérer permet de se débarrasser du Covid-19 en suspension dans l’air. À l’extérieur, le volume d’air est énorme, les transmissions sont très rares. Sauf dans une foule très dense... et sans les gestes barrières. 

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