Fontaines D.C. : “La démarche du Velvet était révolutionnaire”
“Reprendre The Black Angel’s Death Song était un vrai défi – on ne l’a pas choisi nous-mêmes. Ce qui était intéressant, c’est que le morceau, à nos yeux, possède une réelle connexion avec la musique traditionnelle irlandaise. L’approche qu’a...
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“Reprendre The Black Angel’s Death Song était un vrai défi – on ne l’a pas choisi nous-mêmes. Ce qui était intéressant, c’est que le morceau, à nos yeux, possède une réelle connexion avec la musique traditionnelle irlandaise. L’approche qu’a le Velvet du noise – avec le violon dans le morceau original – faisait écho à notre musique.
C’est drôle de dire ça d’un groupe que l’on a découvert en même temps que les Doors et Bob Dylan ! Il y a une agressivité qui côtoie toujours de la douceur dans la musique du Velvet. Notre 1ère rencontre avec le groupe s’est faite avec ce film sur les derniers jours de Kurt Cobain [Last Days de Gus Van Sant, 2005], quand on entend Venus in Furs en ouverture et en clôture.
“Il y a une agressivité qui côtoie toujours de la douceur dans la musique du Velvet.”Ça nous a évidemment obsédés. Le Velvet est directement devenu l’une de nos influences. Leur sensibilité à la pop était incroyable, ils étaient passés maîtres dans l’art de la subvertir. Ça donnait un équilibre à leur musique : ils arrivaient à ne pas sacrifier leur côté pop pour toucher un public plus large.
Leurs arrangements nous ont beaucoup inspirés, surtout le son complètement déglingué de leurs guitares. ça nous a permis de comprendre que tous nos sons ne doivent pas nécessairement être léchés, et de trouver une certaine profondeur dans nos textures.
D’ailleurs, on pense qu’ils ont ouvert la voie pour énormément de musiciens. Je ne connais pas un seul groupe qui ait une sensibilité artistique semblable, leur démarche était révolutionnaire. Produire une musique aussi technique et fonctionnelle…
“On savait qu’on écoutait un chef-d’œuvre, mais ça se déploie encore plus avec le temps.”Aujourd’hui, leur influence est partout. Même si ça ne nous a peut-être pas marqués directement en découvrant le 1er album : on savait qu’on écoutait un chef-d’œuvre, mais ça se déploie encore plus avec le temps. À tel point qu’il nous est impossible de choisir un morceau préféré. Ils ont tellement touché à tout, ils étaient bons dans tout ce qu’ils faisaient.
Et puis Lou Reed… C’était un philosophe du rock, il semblait avoir une sensibilité à la beauté de la vie, une capacité à trouver de la magie dans tout et n’importe quoi. À plusieurs reprises, pour prendre des décisions dans notre carrière, on s’est demandé : ’Que ferait Lou Reed ?’ Ça nous a toujours bien réussi.”
I’ll Be Your Mirror: a Tribute to the Velvet Underground and Nico (Verve/Virgin Records/Universal). Sortie le 24 septembre.
Remerciements à Verve Records.