“For That Beautiful Feeling” des Chemical Brothers : un labo electro toujours au top
Avoir trente ans d’existence au sein de l’industrie musicale n’est pas gage de sérénité. Il faut accepter de vivre en équilibre instable entre l’amour de ses fidèles, qui ne tolèrent aucun pas de côté, et le désintérêt de celles et ceux qui...
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Avoir trente ans d’existence au sein de l’industrie musicale n’est pas gage de sérénité. Il faut accepter de vivre en équilibre instable entre l’amour de ses fidèles, qui ne tolèrent aucun pas de côté, et le désintérêt de celles et ceux qui ont fini par se détourner des derniers albums, pensant que rien de neuf ne pourrait émerger d’une formation qui a déjà tant produit, tant enthousiasmé – tant déçu également (n’oublions pas Further en 2010 !).
On plaint pourtant celles et ceux qui, au nom d’une lassitude d’enfants gâté·es ou d’a priori infondés, bouderont cette démonstration de force des faux frères Tom Rowlands et Ed Simon, dont les retours réguliers leur évitent de céder à l’autoparodie. For That Beautiful Feeling, c’est le disque d’un tandem qui n’a pas encore tout dit, qui se veut perméable à son époque sans en dire trop sur l’année de fabrication de ses projets.
Transformer un dancefloor en orgie hédoniste
Les crédits indiquent 2023, mais ce dixième album pourrait tout aussi bien dater de 1988, 1993 ou 2006, tant les Chemical Bros s’amusent à détraquer les horloges (et à mettre les pieds en vrac) en une poignée de morceaux à l’euphorie communicative, témoignant leur amour pour les basses synthétiques, les voix détournées et les refrains chargés de transformer un dancefloor en orgie hédoniste.
Si des titres reprennent avec talent cette équation imparable, For That Beautiful Feeling dévoile heureusement de nouvelles manières de faire de la dance music. Il y a ce beat neptunien (Fountains), cette fusion à chaud de gimmicks pop et de samples de drum-machine, mais aussi ces deux morceaux enregistrés en la brillante compagnie d’Halo Maud (le single Live Again et la conclusive chanson éponyme).
Les Chemical Brothers réussissent là où leurs anciens partenaires de jeu (Leftfield, Underworld, Prodigy) ont échoué
La Française n’est pas la seule invitée – Beck est de la partie sur le tubesque Skipping Like a Stone, avec Halo Maud aux chœurs –, mais sa présence est essentielle, rappelant que la musique des Chemical Brothers n’est pas que débauche et hystérie.
C’est aussi une pure musique d’abandon, souvent portée par des boucles qui tournent en spirale (Live Again), parfois apaisée dans le tempo. À l’image de la chanson For That Beautiful Feeling, où Tom Rowlands et Ed Simon réussissent finalement là où leurs anciens partenaires de jeu (Leftfield, Underworld, Prodigy) ont échoué : ranger l’artillerie lourde et se consacrer de temps à autre à des dynamiques plus apaisées, tout en reliefs et en textures oniriques. Signe que les Chemical Brothers ont une vision, et que celle-ci est garantie sans nostalgie, ni cynisme.
For That Beautiful Feeling (Virgin Records/Universal). Sortie le 8 septembre. En concert à Rock en Seine, Saint-Cloud, le 26 août.