"France-Antilles Guadeloupe" épinglé pour sa Une liant homosexualité et pédocriminalité

LGBTI - Un amalgame qui ne passe pas. Ce mercredi 3 février, le quotidien régional France-Antilles Guadeloupe est dans la tourmente. En cause, un titre en Une de sa dernière édition: “L’homosexuel préférait les petits garçons”.Il fait écho...

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LGBTI - Un amalgame qui ne passe pas. Ce mercredi 3 février, le quotidien régional France-Antilles Guadeloupe est dans la tourmente. En cause, un titre en Une de sa dernière édition: “L’homosexuel préférait les petits garçons”.

Il fait écho au cas d’un homme condamné par le tribunal correctionnel à trois ans et demi de prison ferme pour des actes pédocriminels. Le lien établi par le journal avec l’orientation sexuelle de cet homme pose problème.

Supprimée des réseaux sociaux à l’heure où nous écrivons ces lignes, la Une a été dénoncée par plusieurs militants LGBTI dans la matinée, réclamant son retrait. “Merci de retirer cet amalgame abject entre homosexualité et pédocriminalité et de présenter vos excuses”, réclame le compte Twitter @ParisPasRose.

L’association SOS Homophobie, alertée par l’utilisateur ci-dessus, est du même avis. Elle rappelle qu’il est dangereux d’assimiler l’orientation sexuelle du prévenu dont le journal parle au crime qui lui est reproché, à savoir des abus sexuels sur des enfants.

Dans son kit à destination des médias, l’association des journalistes LGBTI rappelle qu’il s’agit-là d’un amalgame homophobe ancien. En 2010, c’est par exemple un lien qu’avait établi un haut ponte du Vatican au sujet des affaires qui secouaient l’Église catholique.

“L’homosexualité n’est pas la pédophilie, réitérait le collectif en 2014. Un flou nauséabond est encore entretenu de nos jours, soit par ignorance, soit par gayphobie, souvent pour fragiliser les revendications des associations LGBT. Il faut bien faire attention à ne pas mélanger les deux dans le traitement des sujets.” Cette dernière a, à son tour, condamné “la choquante et dangereuse Une de France-Antilles Guadeloupe”.

Gabriel Serville, député de la 1ère circonscription de Guyanne, aussi. Sur Twitter, l’homme politique se dit choqué. Il rappelle, par le biais d’un rapport d’information déposé en son nom à l’Assemblée nationale, le rôle qu’ont les médias dans la lutte contre les discriminations anti LGBT dans les Outre-mer. 

“Le tabou portant sur l’homosexualité en particulier en Outre‑mer ne saurait être anodin, peut-on lire dans ledit rapport. L’ignorance qu’il génère peut nourrir des associations scandaleuses entre homosexualité et pédophilie[...]. Mais il entretient surtout une négation de l’altérité et de la diversité des identités sexuelles et nourrit, en ce sens, des formes insidieuses d’homophobie.”

Sur le site internet du journal, deux articles identiques ont été mis en ligne. Un premier, accompagné du titre faisant le même amalgame: “Il dit préférer les garçons”. L’autre, du titre informatif: “Un homme de 56 ans condamné pour des actes pédophiles”. Il a été publié par la suite. France-Antilles Guadeloupe n’a, pour le moment, pas encore présenté d’excuses ni réagi à cette controverse.

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