“Fumer fait tousser” : du latex, des brushing, et l’aboutissement du nonsense dupieusien
Ce n’est pas faire offense à l’amoureux de l’absurde qu’est Quentin Dupieux que de remarquer que depuis son 1er Nonfilm il y a vingt ans, ses films n’ont jamais vraiment cessé d’être des non-films : des films laboratoires souvent résumables...
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Ce n’est pas faire offense à l’amoureux de l’absurde qu’est Quentin Dupieux que de remarquer que depuis son 1er Nonfilm il y a vingt ans, ses films n’ont jamais vraiment cessé d’être des non-films : des films laboratoires souvent résumables à l’expérimentation d’une ou plusieurs incohérences narratives, d’une déformation du réel, ou d’un·e acteur ou actrice, mais qui n’ont rien à “boucler”, ne font pas semblant de le faire – et se terminent souvent en queue de poisson.
Logique, donc, de voir son cinéma bivouaquer dans le champ du film à sketches, genre bac à sable par excellence, où Dupieux semble plus que jamais ne rien devoir à personne : pas une explication, pas une justification, un pur plaisir gratuit et joyeusement stérile du jeu, du rire et de la morbidité. Un décor atone et informe accueille une parodie potache de série Super sentai à super-héros en latex discount : rien de tout cela n’existe très fort, car le pastiche ne sert que de promontoire à une poignée de comédien·nes en roue dupieusement libre, et de situation d’énonciation à un bref recueil de nouvelles macabres.
Plus de cinéma, plus de films
Le film n’est pas grand-chose et en même temps l’aboutissement du nonsense minimaliste de Dupieux. Il a aussi quelque chose de possiblement visionnaire, symptomatique d’une pénurie des récits : on a rarement autant senti à quel point il n’y aurait un jour plus de cinéma, plus de films – mais que ce jour, il resterait des acteurs et des actrices, et pourquoi pas, tant qu’ils et elles sont bon·nes. Théo Ribeton
Fumer fait tousser de Quentin Dupieux, avec Vincent Lacoste, Gilles Lellouche, Oulaya Amamra (Fr., 2022, 1 h 20). En salle le 30 novembre.