Gabriel Matzneff salue 5 soutiens indéfectibles dans son livre auto-édité
LIVRES - Gabriel Matzneff, écrivain visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, a envoyé à des acheteurs triés sur le volet son dernier livre, introuvable pour les autres lecteurs, et auto-édité faute d’éditeur.“Vanessavirus”,...
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LIVRES - Gabriel Matzneff, écrivain visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, a envoyé à des acheteurs triés sur le volet son dernier livre, introuvable pour les autres lecteurs, et auto-édité faute d’éditeur.
“Vanessavirus”, titre choisi par ce romancier de 84 ans, qui doit être jugé en septembre 2021 en France pour “apologie” de pédophilie, décrit en quelque 85 pages l’état d’esprit d’un homme mis au ban de la société après la parution d’un autre livre, “Le Consentement” de Vanessa Springora (Grasset).
Dans “Le Consentement”, vendu à 160.000 exemplaires rien qu’en France depuis janvier 2020, l’éditrice racontait sa relation sous emprise dans les années 80, alors qu’elle avait 14 ans avec un homme qui en a 35 de plus. Le livre de Vanessa Springora parle de “G.”, mais rend Gabriel Matzneff parfaitement reconnaissable en citant le titre d’un de ses livres.
Inutile d’aller chercher en librairie son dernier titre. Pour avoir entre les mains cet ouvrage auto-édité, il fallait faire partie de la liste des personnes de confiance contactées pour une souscription privée. D’après les informations de l’AFP, tous les éditeurs approchés par Gabriel Matzneff ont refusé l’ouvrage sans le lire. Le risque d’une campagne de boycott ne vaut pas, selon eux, l’hypothétique succès de scandale que pourrait apporter un tel livre.
L’auteur avait remporté le Renaudot de l’essai en 2013, mais ses chiffres de ventes sont faibles depuis plus de 20 ans. Vanessa Springora a déjà fait savoir à plusieurs reprises qu’elle ne voulait plus rien entendre venant de lui. “Aucun commentaire”, avait-elle dit au sujet du livre au moment où était annoncée sa parution, il y a deux semaines.
Sur une photo transmise à l’AFP par un lecteur qui a tenu à rester anonyme, et qui n’a pas acheté le livre lui-même, figure la couverture où l’ouvrage est qualifié de “récit”, avec le nom d’un éditeur aujourd’hui disparu, “Aux dépens d’un auteur”.
Entre 100 et 650 euros l’ouvrage
Deux tirages étaient proposés: ordinaire à 100 euros, luxe à 650 euros. L’auteur a prévu un premier tirage de 200 exemplaires. Acheter le livre est une forme de soutien à un homme privé de revenus depuis que ses éditeurs ont “suspendu” indéfiniment la vente de ses livres et que le Centre national du livre a rayé des bénéficiaires d’une allocation pour écrivains à faibles ressources.
La liste des souscripteurs devrait rester un secret bien gardé. L’un d’eux, contacté par l’AFP, et qui n’avait pas encore reçu mercredi l’exemplaire qui lui est destiné, a également tenu à garder l’anonymat. “J’aime les livres rares et sulfureux. Tous les éditeurs lui ont fermé la porte, et moi je me suis dit que j’aimerais bien l’avoir”, a-t-il expliqué. “La façon dont Gabriel Matzneff est traité depuis un an m’écœure. Tous ces gens qui n’ont jamais lu une ligne de lui, et qui lui sont tombés dessus, c’est ridicule”.
Des soutiens de poids
Gabriel Matzneff, selon la source qui a en revanche lu le livre, rend hommage à “cinq soutiens indéfectibles”: Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy, Catherine Millet, Dominique Fernandez, Franz-Olivier Giesbert. Le philosophe Bernard-Henri Lévy, qui a fait dans le passé plusieurs critiques élogieuses des livres de Gabriel Matzneff, ne s’est pas exprimé sur le sujet après “Le Consentement”.
La romancière Catherine Millet avait déclaré en juin qu’elle ne regrettait pas d’avoir signé une pétition lancée par Gabriel Matzneff en 1977 pour la dépénalisation des relations sexuelles avec des mineurs.
L’académicien Dominique Fernandez avait signé une tribune en janvier 2020 contre “la bonne conscience” de ceux qui attaquaient l’écrivain.
Quant au journaliste Franz-Olivier Giesbert et au philosophe Alain Finkielkraut, ils avaient relativisé en janvier 2020 la gravité de l’affaire. Le premier avait estimé qu’“on ne peut pas jeter des noms en pâture”, et le second que “le cas Springora n’est pas un cas de pédophilie”.
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